Aujourd’hui est le dernier jour du fonctionnement des ports du Maroc sous «l’ancien régime», construit en 1984. A minuit, la nouvelle loi entre en vigueur. Son application ne pose pas de problème, sauf à Casablanca qui restera le principal port du pays, jusqu’en juin prochain, date d’entrée en fonction de TangerMed. Sur le fond, c’est le schéma de 1984: deux catégories d’intervenants, c’est-à-dire trois stevedores et une partie des dockers, multiplient les pressions pour obtenir des avantages particuliers.En 1984, il est vrai, ces mêmes dockers avaient obtenu l’emploi à vie. Plus exactement le revenu à vie, puisque la mécanisation aidant, moins de la moitié des bénéficiaires fournit réellement le travail correspondant au salaire. Tous les dockers ne sont pas partie prenante à cet avantage: les dockers de quai, fonctionnaires de la Sodep, ne sont pas concernés. Il n’empêche que les dockers de bord ont le pouvoir de gêner le trafic et de bloquer les navires. Ils menacent d’ailleurs de prendre le commerce extérieur en otage.N’ayant pu obtenir le soutien de leur centrale -qui ne veut pas jouer les travailleurs des docks contre ceux des usines-, les protestataires ont requis l’appui des groupements syndicaux de ports européens. Depuis l’affrontement perdu avec Margaret Thatcher, il y a 25 ans, les dockers européens n’ont plus le pouvoir d’antan, mais certains groupements isolés ont des capacités de nuisance, surtout qu’il n’est pas très difficile de jouer sur l’image «d’exploiteur des pauvres travailleurs» qu’ont les pays en voie de développement comme le Maroc. Les dockers de Casa ne s’en sont pas privés. L’Etat n’est plus aussi démuni qu’en 1984: il y a d’autres ports et un réseau routier. Mais la manière avec laquelle il va décider de régler le problème, épreuve de force, distribution de revenus à vie ou gagner du temps en attendant le remplacement de Casa par Jorf et Tanger, donnera la référence à la politique économique du pays pour longtemps.Nadia SALAH
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