Combien y a-t-il à travers le pays d’équipements publics construits à grands frais, inaugurés à grand train et qui ont été immédiatement fermés? Personne ne le sait, et qui pourrait le savoir puisque nul ne se soucie guère plus du service au public?Dans les années 90, une poignée de grands serviteurs de l’Etat avaient réussi à installer l’idée du service au public. Ils avaient réussi à inverser le processus de la gestion étatique: elle devait servir le public, rendre compte de l’utilisation de l’argent public dans les équipements du même nom. Le mot n’existait pas encore, mais c’était de la bonne gouvernance.Que reste-t-il de cet ancien progrès dans le respect des électeurs et des contribuables? Et le plus terrible, c’est que c’est au niveau local que les pertes sont les plus graves, là où en principe, la démocratie peut exercer le contrôle le plus direct. Le grand stade de Fès n’est malheureusement qu’un cas parmi d’autres. On finance, on construit, on inaugure… et puis, plus rien. Les voisins, tous les jours, observent ces équipements fermés. Ils imaginent combien cela a pu leur coûter. Pendant ce temps, leurs enfants s’ennuient dans la rue, sujets à toutes les tentations. L’Etat et les collectivités locales ont-ils seulement une idée du discrédit que ceci jette sur leur action? Quand on fouille un peu dans cette gabegie qui se moque ouvertement des gens, que découvre-t-on? Que les centaines de millions dépensés ne servent à personne, car il y a un conflit de gardiennage, une histoire de robinet, une affaire de préséance… Un rien du tout qui est suffisamment important aux yeux d’un élu ou d’un fonctionnaire pour qu’il prive ses concitoyens du service auquel ils ont droit et pour lequel ils ont payé! Ces petits potentats de la procédure ruinent la crédibilité de l’Etat et de la démocratie. Ils préparent de manière consciencieuse et déterminée, le lit de toutes des dérives.Nadia SALAH
Potentats
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