C’est l’alerte générale chez Areva (qui compte plus de 45.000 salariés dont 2/3 basés en France). Après avoir subi une lourde perte nette de 5 milliards d’euros en 2014, le groupe nucléaire français a dévoilé la première phase de sa thérapie de choc avec un plan de compétitivité d’un milliard d’euros d’économies d’ici 2017. A cela s’ajouteraient d’importantes cessions et un recentrage de ses activités. En réaction, Standard and Poor’s a abaissé de deux crans la note à long terme d’Areva, la faisant passer de BB+ à BB-, à cause d’un endettement bien plus élevé qu’anticipé en 2014. Commentant le plan de redressement présenté par le groupe, SP souligne qu’il ne prendra pleinement effet qu’en 2017 et s’interroge sur sa mise en oeuvre.
Le DG d’Areva Philippe Knoche n’exclut pas des suppressions d’emplois mais fera tout pour que d’éventuels départs se fassent sur la base du volontariat. De son côté Philippe Varin, président du conseil d’administration, reconnaît que cette crise résulte de plusieurs facteurs: «Des décisions malheureuses, une déficience dans la gestion de certains grands projets et un manque d’adaptation à l’évolution des marchés après l’accident de Fukushima» (voir détail sur http://www.areva.com).
Pour le management, la nouvelle feuille de route vise un recentrage stratégique sur les compétences nucléaires avec une refonte du partenariat historique avec EDF.
Areva va se recentrer sur la maîtrise des procédés nucléaires clés pour le fonctionnement du parc mondial. Ce recentrage conduira à la révision de certaines ambitions, que ce soit dans la conduite des projets de nouveaux réacteurs ou dans les énergies renouvelables, est-il expliqué.
La priorité sera donnée au développement de la présence en Chine (la nouvelle frontière du nucléaire mondial). Selon les estimations, la capacité nucléaire mondiale augmenterait de 50% d’ici 2030, tirée par le marché asiatique notamment.
Le groupe qui se veut l’un des leaders mondiaux du nucléaire, doit garantir le financement de ses activités. Pour cela, un plan sur 3 ans sera présenté d’ici à la publication des résultats semestriels.
En ce qui concerne le calendrier social, il est prévu à partir de la fin du mois de mars le lancement d’une concertation avec les organisations syndicales, sur un projet d’accord-cadre ou d’accord de méthode relatif à l’emploi, aux rémunérations, et au temps de travail.
Fatim-Zahra TOHRY
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