
Il était une fois le projet d’autoroute transmaghrébine. Dans son édition du 7 novembre 1991, L’Economiste s’attaque à l’un des plus vieux rêves d’intégration maghrébine. Et comme dans toutes les belles histoires, l’énigme est dénouée vers la fin et pas toujours selon nos envies.
«Un comité technique permanent composé de représentants des Etats membres de l’UMA a été institué. Il a pour mission d’assurer la coordination des études, de gérer les fonds nécessaires au financement du projet et d’assurer la réalisation de cette autoroute» écrira L’Economiste.
Même le tracé est déjà identifié et devrait permettre sur près de 2500 km de raccorder dès 2010 les principales villes: Nouakchott - Nouadhibou - Casablanca - Rabat - Fès - Oujda - Tlemcen - Alger - Constantine - Tripoli - Sabratah - Tobrouk. Le Maroc avait peaufiné son échafaudage dès 1989, en créant la Société Nationale Marocaine des Autoroutes, future ADM. Grâce à son architecture institutionnelle et à ses ingénieurs bien formés, ce sera le pays qui arrivera incontestablement à mieux tenir ses délais et même à servir de cas d’école.

Le Maroc va assurer sa part en livrant dès 2011, le tronçon Oujda-Agadir sur 1046 km. Pour la partie algérienne, les ambitions sont incarnées à travers l’autoroute est-ouest sur 1216 km. Celle-ci avancera difficilement, certains tronçons ayant été éclaboussés par des affaires de corruption ou des problèmes de conformité.
Aux dernières nouvelles, le dernier tronçon, d’une longueur de 85 km, entre Dréan et la frontière algéro-tunisienne connaît toujours du retard. En Tunisie (780 km), la livraison du dernier tronçon de 70 km entre Boussalem et la frontière algéro-tunisienne est prévue en principe pour cette année.
Quant au tronçon libyen, près de 200 km que l’Italie de Berlusconi s’était initialement engagée à construire entre Tripoli et la frontière tuniso-libyenne, il semble simplement enterré après la chute du régime Kadhafi et le chaos qui s’en est suivi. Avec la Mauritanienne (qui rencontre des difficultés de financement), c’est d’ailleurs aujourd’hui la partie la plus en retard.
Pourtant en dehors de considérations géopolitiques, les arguments économiques ne manquent pas. Pour ne prendre que celui de l’indice de performance logistique proposé par la Banque mondiale, aucun pays maghrébin ne performe dans l’édition du 2018: le Maroc est 88e, la Tunisie 104e et l’Algérie 107e. Beaucoup d’autres pays du continent (Afrique du Sud, Nigeria, Egypte notamment) sont mieux placés. La transmaghrébine attendra des jours meilleurs, l’intégration et la compétitivité aussi.
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