Plus de la moitié des dirigeants annoncent déjà la couleur: 52% écartent toute opération de recrutement après le confinement, selon la dernière enquête de Rekrute.com (voir article précédent). Et pour cause, ils pensent d’abord à sauver leurs emplois actuels, en repositionnant leurs collaborateurs.

D’autres évoquent une perte de chiffre d’affaires nécessitant une limitation des coûts. Une troisième catégorie avance un manque de confiance en l’avenir et préfère ne pas s’engager sur de nouveaux recrutements. Les soucis de trésorerie arrivent en quatrième position des arguments exposés.
Quelque 27% hésitent encore à se prononcer, faute de visibilité. Seuls un sur cinq comptent bien embaucher. Parmi ces derniers, 45% relèvent de quatre secteurs: la banque-finance (15%), l’informatique (10%), l’offshoring-nearshoring (10%) et les services publics et administrations (10%). Les call centers, habituellement classés en tête des plus gros recruteurs, ne représentent que 5% des entreprises prévoyant d’engager de nouveaux employés.
Les opérateurs du secteur s’attendent à un «arrêt net» des recrutements, selon la Fédération marocaine de l’outsourcing. Des reconversions des agents sur de nouvelles opérations sont également prévues, afin de compenser les pertes sur celles en recul ou ayant été carrément gelées.
Parmi ceux qui continueront d’embaucher, 55% prévoient d’intégrer les mêmes volumes d’avant la crise d’ici septembre prochain, tandis que 25% comptent réduire la voilure de moitié. D’ici janvier 2021, quatre sur dix annoncent jusqu’à -30% sur leurs recrutements comparativement à l’an dernier. Les autres recruteront par petits volumes, avec des réductions allant jusqu’à la moitié des postes habituels.
Pour accompagner la reprise, les employeurs privilégieront les profils expérimentés, pour maximiser leur productivité. Cela signifie également que les embauches concerneront plus des postes stratégiques. 41% des sondés opteront pour des candidats cumulant une dizaine d’années d’expérience, et 21% des seniors de plus de dix ans d’activité. Uniquement 38% regarderont du côté des juniors fraîchement diplômés.
Ahlam NAZIH
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