Le département de l’Enseignement supérieur poursuit les rencontres de concertation sur le bachelor, qui devrait remplacer la licence à partir de la prochaine rentrée universitaire. Deux ont été organisées la semaine dernière. La première, à l’UIR, avec les opérateurs de l’enseignement supérieur privé.
Une occasion pour ces derniers d’évoquer leurs préoccupations et de formuler leurs propositions en ce qui concerne la mise en place du nouveau système. Le manque de temps pour bien préparer les dossiers d’accréditation des filières figure en tête des contraintes soulevées par les responsables des écoles.
Le ministre de l’Education nationale, Saaïd Amzazi, assure que la réforme se déclinera en fonction de l’état d’avancement de chaque établissement, avec la possibilité de prolonger l’échéance jusqu’en septembre 2021. Pareil pour les établissements d’enseignement supérieur public à accès régulé.
Pour le ministre, la priorité de cette première étape sont les facultés à accès ouvert, afin de leur permettre d’adopter la réforme pédagogique à partir du septembre prochain. Cela se justifie, selon Amzazi, par un certain nombre de dysfonctionnements et contraintes relevés par divers diagnostics. A ce titre, l’on rappelle le problème de la massification (87% des nouveaux inscrits se dirigent vers l’accès ouvert) face à une baisse du taux d’encadrement pédagogique.
«Cela se traduit de manière négative sur la qualité de la formation, et sur le profil des lauréats qui ne répond pas aux besoins du marché. Sans oublier le taux de diplomation dont la moyenne est entre 4,5 et 5 ans actuellement pour l’obtention de la licence», ajoute le ministre.
Pour respecter l’échéance de septembre prochain, il faut activer la finalisation du Cahier de normes pédagogiques nationales (CNPN) du cycle bachelor. C’était l’objectif de la rencontre pédagogique organisée samedi dernier à Salé pour les établissements du public, en présence d’Amzazi et de Driss Ouaouicha, ministre délégué en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Cette rencontre était une occasion de recueillir les propositions émanant des différentes universités pour le contenu du CNPN. Cela permettra d’activer la finalisation de ce document qui sera validé lors d’une rencontre nationale prévue prochainement avec les partenaires sociaux, selon Amzazi.
Boycott du Snesup
La rencontre nationale de Salé a été boycottée par le Syndicat national de l’enseignement supérieur. Le Snesup a organisé un sit-in devant le Palais des congrès-Le Bouregerg qui a abrité la rencontre de samedi dernier. «Nous sommes pour une réforme globale de notre système d’enseignement supérieur, alors que le ministère se contente seulement de la réforme pédagogique», indique Jamal Sebbani, SG du Snesup. En parallèle, il faut entamer la révision du cadre juridique, notamment la loi 01.00 et le statut du corps des enseignants-chercheurs. Avant de passer au bachelor, il serait utile, selon le Snesup, de procéder à une évaluation «réelle et objective» du système LMD. Sans oublier une implication effective des enseignants dans la réforme pédagogique. Ces derniers réclament plus de temps pour examiner le projet, et demandent la suspension de sa mise en oeuvre prévue en septembre prochain.
N.E.A.
Les FST et EST attendront aussi

- L’Economiste: Quel est le calendrier envisagé pour la réforme dans les établissements à accès régulé?
- Saaïd Amzazi: Après les établissements à accès ouvert, la deuxième étape concernera les Facultés des sciences et techniques (FST) et les écoles supérieures de technologie (EST). Nous prévoyons l’application du système bachelor dans ces établissements à partir de septembre 2021. Ensuite, nous passerons aux ENCG et aux écoles d’ingénieurs. Pour ces dernières, il convient de rappeler que le système existant au Maroc, de bac +2+3 est un modèle franco-français, unique au niveau mondial. La majorité des écoles d’ingénieurs à travers le monde sont de type bachelor+2 ou +1. La réforme touchera par la suite le cycle master et celui du doctorat.
- Qu’en sera-t-il des facultés de médecine et de pharmacie?
- La réflexion sur la réforme relative à ces établissements n’est pas encore entamée.
- Le Snesup boycotte le projet en réclamant une réforme globale de l’enseignement supérieur. Votre commentaire?
- C’est également notre position, mais avec une grande priorité à la réforme pédagogique considérée comme la cheville ouvrière de cette réforme globale. Le Snesup nous reproche d’exécuter cette réforme plus rapidement que les autres volets. A ce titre, il convient de rappeler que nous avons déjà entamé le chantier de la révision de la loi 01-00. Nous nous penchons également sur la révision du statut du personnel, ainsi que sur le dossier revendicatif des enseignants.
Propos recueillis par Noureddine EL AÏSSI
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