La pénurie en masques et autre matériel de protection continue de susciter la tension au niveau mondial. Au Maroc, «l’approvisionnement se poursuit dans le cadre de la mobilisation globale pour fournir tout le matériel de protection individuelle pour les professionnels de la Santé», selon le département de tutelle. Ce dernier «a mis deux types de masques, chirurgicaux et FFP2, à la disposition du personnel médical, et a distribué ces fournitures aux délégations régionales».

Les masques de protection ont été conçus par le département d’ingénierie de la société Zeanos. D’autres ingénieurs marocains ont été associés à cet effort, à travers des consultations via les réseaux sociaux. Après un premier modèle, fabriqué à hauteur de 500 unités par jour, un 2e prototype a été mis en place, permettant de produire plus de 1.000 articles par jour (Ph. Bziouat)

Parallèlement, le département de l’Industrie a été sollicité pour «permettre à certaines usines de textile de fabriquer des masques médicaux, des combinaisons, des chaussures et des casques de protection, selon des mesures techniques et scientifiques». Cette mobilisation s’est accompagnée de l’implication de différents opérateurs, qui se sont lancés dans la fabrication de ce matériel.

C’est le cas de la société Zeanos, basée dans la localité de Ain Atik, dans la périphérie de Rabat. Cette entreprise, opérationnelle depuis 15 ans dans le secteur du design et de la production du matériel professionnel de la boulangerie et de la pâtisserie, s’est également lancée dans cette dynamique.

Cette entreprise a mobilisé ses unités de production pour fabriquer des masques de protection en plastique, en se basant sur des prototypes réalisés par son département d’ingénierie. Un premier modèle de masques a été fabriqué, à hauteur de 500 unités par jour. Actuellement, un 2e prototype a été conçu. La capacité de production de ce matériel de protection a été élevée à 1.000 unités par jour.

L’objectif est de distribuer, à titre gracieux, ce matériel au personnel médical, aux agents des autorités publiques et aux agents de nettoyage. Pour les dirigeants de cette entreprise, les premiers retours des professionnels ont été positifs. «Des médecins ayant utilisé ce masque ont fait part d’un sentiment de sécurité, dans la mesure où il protège contre certains réflexes quotidiens, notamment le fait de gratter les yeux ou le nez», est-il indiqué.

Au-delà de ces initiatives bénévoles, le gouvernement ambitionne de répondre au besoin croissant en masques et autre matériel de protection, via un programme de soutien au profit des Tpme, investissant dans la fabrication de ces produits, lancé par l’ANPME. Un appel à projets a été lancé, permettant de contribuer à hauteur de 30% du montant global de l’investissement. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 avril prochain.

M.A.M.