
Depuis le déclenchement de la crise du Covid-19, les centres d’appels ont été nombreux à prendre des mesures urgentes: Télétravail, hygiène renforcée, mesure de la température des salariés, respect des distances de sécurité entre agents, postes de travail nominatifs… Certains ont même acheté des milliers d’ordinateurs pour le travail à distance.
«Tout cela est bien beau, mais quid des représentants des salariés? Ces initiatives ont été prises de manière unilatérale. Nous n’avons pas du tout été consultés. Or, il s’agit d’une obligation légale. D’autant plus que nous siégeons dans les comités d’hygiène et de sécurité au travail», relève Ayoub Saoud, secrétaire général de la Fédération nationale des employés et cadres de centres d’appels et des métiers de l’offshoring (UMT).
La fédération est pour l’heure l’unique représentant des salariés du secteur. «Même les filiales de multinationales ne nous ont pas consultés, alors que les maisons mères ont négocié avec les syndicats dans les pays d’origine», fustige Saoud.
La Fédération ne nie pas la nécessité de trouver des solutions pour permettre aux entreprises d’assurer leur survie et de préserver leurs emplois. «Mais pas question que cela se fasse au détriment d’une seule partie».
«Le télétravail, par exemple, n’est pas réglementé au Maroc. Il faut que ça passe par un consensus, et donc par des négociations avec les représentants des salariés», insiste le SG de la fédération, qui déplore que certains agents soient obligés de travailler avec leurs propres ordinateurs, leurs propres connexions internet…
Par ailleurs, les salariés sont de plus en plus sous pression. Ceux qui, par exemple, ont épuisé leur reliquat de congé ont été contraints de prendre des congés sans solde, voire de gratter par anticipation sur leur congé de 2021.
Les collaborateurs n’ont, en outre, pas eu droit à des primes de télétravail ou de risque (pour les personnes continuant à se déplacer au bureau), à l’instar d’autres pays. «Nous pouvons trouver ensemble des solutions, mais au préalable, un dialogue social est indispensable», souligne Ayoub Saoud.
Ahlam NAZIH
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