Les informations publiées par la presse britannique (et confirmées par le gouvernement de ce pays) sur l’exportation, notamment au Maroc, de produits sanguins contaminés par la forme humaine de la maladie de la vache folle, sont inquiétantes. Nous sommes obligés d’y prêter attention, car nos officiels nous ont malheureusement habitués à la langue de bois et au politiquement correct, pourvu que les responsabilités ne soient pas identifiées. Pourvu aussi que ces fonctionnaires se réfugient derrière leur bureau, leur chaire d’académiciens ou au fond de leur laboratoire, et évitent d’expérimenter les stratégies de communication à leurs dépens! Après la grosse bêtise du chiot enragé d’Agadir, qui nous a valu un coup de promo à l’échelle planétaire (le sujet a même été débattu à la Commission de Bruxelles!), les autorités marocaines avaient réagi, sans trop se presser, à travers un communiqué, assez lyrique, sur le renforcement de la politique de lutte contre la rage. Aujourd’hui, pour ce qui s’apparente à un nouveau scandale, le ministère de la Santé a diffusé un communiqué glorifiant “la sécurité transfusionnelle, une des priorités sanitaires”, sans pour autant répondre aux détails abondamment fournis par les autorités britanniques. Plus inquiétant, comment expliquer qu’à la différence du Maroc, la Turquie, autre pays cible de ces exportations, ait confirmé l’existence de produits contaminés, et sans pour autant céder à la panique?Si le ministère de la Santé cache la vérité, alors il engage sérieusement sa crédibilité dans cette affaire. Si c’est bien le cas, ces officiels oublient que l’opinion publique a gagné en maturité et qu’elle arrive à identifier les tentatives de manip. Mohamed BENABID
L'Edito
Sang
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