La demande a été formulée depuis plusieurs années pour constituer des mécanismes d'épargne destinée spécifiquement au logement. Cette demande a régulièrement été repoussée. Les motifs de report ont été centrés sur le coût foncier, lequel impose des délais d'épargne trop longs pour que le mécanisme soit intéressant.
Aujourd'hui, les données du problème ont évolué.
La première est que l'économie marocaine a besoin d'un coup de pouce de relance, sans que celui-ci ne se traduise par un déficit budgétaire accru. La relance doit être basée sur des répartitions non autoritaires, principe que respecte le système d'épargne en vue d'un investissement comme le logement.
La deuxième évolution du problème est la situation catastrophique dans laquelle se trouve le secteur du bâtiment, grand pourvoyeur d'emplois qualifiés ou non. Il est évident que des mécanismes de soutien, même psychologique, pour la construction donneraient un souffle à ce secteur.
Le troisième élément est la décrue de la spéculation foncière du fait de la baisse de la demande. Cette décrue réveille l'intérêt financier des mécanismes d'épargne.
Enfin, et en parallèle à la décrue foncière, les salaires du secteur moderne ont été considérablement augmentés au cours des cinq dernières années, tandis que l'inflation est restée relativement calme. Même si le phénomène ne concerne pas toutes les catégories de demandes de logement, il peut, s'il est assisté de manière intelligente, contribuer à réduire la masse des ménages insatisfaits. Actuellement donc, les éléments qui freinaient l'introduction d'un dispositif d'épargne pour le logement sont devenus neutres ou bien favorables. Et en matière de relance socio-économique, c'est devenu une urgence.
Abdelmounaïm DILAMI