
Lorsque Benkirane parle de la nécessité de réviser l’âge de la retraite, il a raison. Lorsqu’il parle de la nécessité de remettre en cause la Caisse de compensation, il a encore raison.
Ce sont là deux points importants, qui pourraient constituer à eux seuls un programme réussi pour une législature.
Mais l’ennui avec le gouvernement actuel, c’est qu’il ne fait rien de tout cela. Il soulève les problèmes, dans un style incantatoire. Dès que la moindre opposition apparaît, l’équipe Benkirane passe à un autre sujet.
Sur la retraite, hormis l’incantation, il n’y a pas la moindre proposition concrète de réforme pour qu’un débat réel puisse s’engager. Pas la moindre proposition sérieuse, concrète et applicable, pour la réforme de la Caisse de compensation.
Les autres forces politiques, comme le public, en sont réduites aux supputations.
C’est à se demander si, derrière l’incantation, il existe une réflexion élaborée, voire un «agenda caché».
Même les questions simples ont été abandonnées. La publication des listes de propriétaires des agréments de transports et d’exploitants de sable n’est pas une politique. C’est de la poudre aux yeux, sans plus.
Ce gouvernement aura bientôt fait la moitié de son mandat, sans appliquer le moindre programme, à part se disputer sur la place publique. La seule mesure concrète mise en vigueur, c’est l’impôt additionnel sur les salaires.
N’importe quel gouvernement agit, normalement, sur deux plans. D’abord faire de la politique politicienne, avec des effets d’annonce plus ou moins démagogiques, dans l’espoir d’être réélu.
A côté de cela, il y a le travail fondamental, celui qui consiste à faire les réformes nécessaires pour ne pas ruiner le pays qui a porté le gouvernement au pouvoir.
L’équipe actuelle semble ignorer complètement ce deuxième volet de sa responsabilité. Elle se contente des effets d’annonce. Pourtant, son investiture portait tant d’espoirs…
Abdelmounaïm DILAMI