. Bruxelles abrite aujourd'hui une réunion informelle des ministres du Commerce de l'UE et de la Méditerranée “Le processus euro-méditerranéen bouge dans le bon sens mais pas assez vite”. C'est le constat que le commissaire européen en charge du Commerce, M. Pascal Lamy, étalera devant les ministres euro-méditerranéens qui se réunissent aujourd'hui à Bruxelles dans le cadre d'une réunion informelle. Celle-ci a été convoquée par l'Union Européenne (UE) pour “renouveler la dynamique” du partenariat entre les deux rives de la Méditerranée à quelques mois de la tenue du Sommet de l'OMC à Doha (Qatar). Il s'agit pour l'UE de se concerter avec ses partenaires pour mieux se repositionner sur un terrain déjà occupé par les Etats-Unis.M. Lamy invitera ses collègues à “aller plus vite et plus fort dans le sens de l'intégration Europe-Méditerranée”. Il a fait part hier lundi à la Commission Européenne de ses observations concernant l'état d'avancement du partenariat euro-méditerranéen. Son premier constat: “les progrès sont lents et le peloton a tendance à s'étirer dans la côte”. Cela revient à dire que le fossé se creuse entre les pays candidats à l'UE (Chypre, Malte et Turquie), les pays signataires d'accords d'association (Maroc, Tunisie, Israël, Jordanie et prochainement l'Autorité palestinienne et l'Egypte) et les pays avec qui les négociations sont en cours (Algérie, Liban et Syrie).Pour M. Lamy, la plupart des pays méditerranéens ont engagé des réformes dans le sens d'une meilleure gestion de l'économie et de l'incitation des investissements. Toutefois, leur application n'est pas assez rapide au regard du rythme de l'évolution de l'économie mondiale qui “demande davantage de souplesse et de réactivité”. Elle n'est pas rapide non plus au vu du poids démographique des jeunes arrivant sur le marché de travail “qui impose de forcer le rythme”. Selon le commissaire européen, trois facteurs grèvent l'intégration euro-méditerranéenne. D'abord, les marchés nationaux restent cloisonnés et “n'ont que rarement la taille critique pour attirer les investissements”. Ensuite, le cadre législatif, réglementaire et administratif demeure “incomplet et hétéro- gène”. Enfin, les biens et services ne circulent pas librement entre le Nord et le Sud. M. Lamy proposera lors de la réunion d'aujourd'hui d'accélérer l'ouverture réciproque des marchés, améliorer les cadres et procédures douanières ainsi que d'aligner “les cadres législatifs, les réglementations non industrielles et les règles de concurrence sur le modèle européen”. Pour lui, il s'agit de “donner à la rive Est et Sud une unité et une profondeur de marché pour créer au-delà d'une zone de libre-échange un espace euro-méditerranéen intégré”.
Le commissaire européen en charge du Commerce se rendra au Maroc, fin juin prochain. Cette visite intervient dans le cadre des contacts de l'UE en prévision de la tenue de la réunion de Doha, prévue en novembre prochain. “L'Europe et la Méditerranée ont tout intérêt à y défendre ensemble leurs valeurs communes”, a indiqué M. Lamy hier devant la Commission Européenne. Il a indiqué que “l'UE travaille au lancement d'un nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales”. Celui-ci ne devra pas se limiter à une ouverture supplémentaire des marchés des biens et services. Il doit également s'attacher à “renforcer les règles et disciplines communes, notamment au bénéfice des pays en développement”. O. M.
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