
Dimanche dernier, la ville a frôlé la catastrophe. La gestion des risques naturels devait pourtant être réglée en 1996. Une étude avait même été réalisée, mais elle est restée dans les tiroirs (Ph. DR)
Il a suffi de 15 minutes de pluie pour dévoiler la vétusté du réseau d’assainissement et l’absence de canalisation pour les eaux pluviales à Berkane.
Dimanche dernier, la ville a frôlé la catastrophe. Plusieurs quartiers et l’unique boulevard qui traverse la ville du nord au sud ont été submergés d’eau pluviale, crues et eaux usées débordant des égouts. Pis encore, oued Charaa censé servir de conduite pour les eaux pluviales et de ruissellement était à sec.
«Ce qui met en cause les politiques sectorielles prônées jusqu’à présent et l’absence de coordination dans le développement urbain de la ville», estime Najib Bachiri, président de l’Association hommes et environnement.
Les associations œuvrant dans l’environnement ne cessent d’alerter sur les dangers d’une expansion anarchique de la ville. Elles appellent également à une prise en charge des risques naturels.
Ces risques devaient, pourtant, être réglés en 1996. Une étude avait été réalisée pour protéger la ville contre les inondations, avec un meilleur équilibre territorial. Le projet est resté dans les tiroirs. Il a fallu attendre 2016 pour que l’actuel conseil communal diligente la révision et l’actualisation de l’ancienne étude. Pour y parvenir il a réalisé un partenariat avec 13 intervenants locaux et départements ministériels.
Dont le conseil régional de l’Oriental, les conseils provincial et municipal de Berkane, l’Agence du bassin hydraulique de la Moulouya, l’Agence du développement de l’Oriental, l’ONEE, les départements de l’Eau, de l’Equipement, de l’Environnement, de l’Urbanisme… Tous s’apprêtent à débloquer leurs contributions pour la réalisation du programme urgent de lutte contre les catastrophes naturelles qui menacent Berkane. La réalisation de ce projet nécessite 504 millions de DH.
Il sera question de construire des conduites de protection contre les inondations à travers la réalisation de dalots bétonnés sur plusieurs kilomètres, destinés à contenir les eaux de ruissellement et à les verser dans l’oued Charaa. «Elles seront par la suite exploitées à des fins agricoles», confie à L’Economiste Mustapha El Kaouri, premier vice-président du conseil communal de Berkane. Le Conseil sollicite également le soutien du Fonds spécial de lutte contre les effets des catastrophes naturelles.
De notre correspondant permanent, Ali KHARROUBI
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