Bien que toute notre attention soit tournée vers des questions de politique intérieure, l'évolution au Proche-Orient nous interpelle.
Le Maroc est partie prenante dans le processus en cours. Il a joué un rôle discret mais efficace.
Une entente entre Palestiniens et Juifs a toujours été l'objectif déclaré, d'abord sous la forme d'un Etat démocratique multiracial et ensuite sous la forme de deux Etats cohabitant ensemble.
L'accord Gaza-Jéricho est le commencement d'un processus devant conduire à moyen terme à la création d'un Etat palestinien. La paix est donc à portée de la main. Seulement, est-elle souhaitée par tous?
Il arrive que les extrêmes se rejoignent; c'est ce qui se produit actuellement en Palestine. Le Mouvement Hamas et les colons deviennent de fait des alliés objectifs.
Pour Hamas, la paix est venue trop tôt. Ce mouvement, à la faveur de l'Intifada, a développé son influence en grignotant des positions du Fath.
En tant que mouvement politique, Hamas n'a pas intérêt à ce que la paix commence maintenant et il agit en conséquence, tant pis pour le peuple au nom duquel il prétend s'exprimer.
Les colons juifs, pour leur part, ont toujours été résolument hostiles aux accords de paix; ils sont maintenant décidés à tout faire pour les saboter, ils y ont trop à perdre: ils étaient considérés jusque-là comme le fer de lance d'un peuple guerrier. Renoncer au rêve du Grand Israël reviendrait à les réduire à l'état de charge embarrassante.
Une situation aussi contradictoire n'est pas nouvelle, elle s'est déjà produite ailleurs, notamment en Algérie. Mais il reste à espérer que le prix à payer ne soit pas trop douloureux.
Abdelmounaïm DILAMI