Quelle que soit la composition du gouvernement, une question de fond interpelle désormais la société civile marocaine. Avons-nous réellement les partis dont nous avons besoin?
Il est de plus en plus frappant que la langue de bois et l'opacité caractérisent et enveloppent leurs choix et orientations.
Cela laisse perplexe l'opinion publique. Une exception cependant mérite d'être relevée: le PPS annonce la couleur, ce qui ne va pas d'ailleurs sans lui valoir quelques déboires.
Dans une société pluraliste et démocratique, un parti politique ne peut raisonner comme une entité fermée sur elle-même, il se doit non seulement à ses membres, mais également et surtout à ses électeurs.
Après avoir été sollicités aux urnes, ils sont en droit d'exiger que leur vote ne soit pas inutile.
Par contre, dans un système de parti unique non démocratique, le parti se conçoit comme une entité fermée, une élite agissant d'elle-même pour le compte de tous.
Or, le Maroc d'aujourd'hui n'est pas celui des années 60, la société civile et les institutions ont évolué. Il n'est pas certain que tous les partis en aient fait autant. Il ne s'agit plus de prendre d'assaut le pouvoir, mais de participer à son exercice. L'Histoire n'a donné de mandat en blanc à aucun d'entre eux.
Ce qui est le plus grave, c'est qu'en se trompant d'époque, les partis peuvent porter tort, non seulement à eux-mêmes, mais également à l'ensemble de la société, car vu l'étape que nous traversons, il n'est dans l'intérêt de personne que la notion de parti politique soit dépréciée. Sans eux, point de démocratie, mais encore faut-il qu'ils jouent leur rôle et ne deviennent pas un écran à la démocratisation.
Abdelmounaïm DILAMI