Les coupures d'électricité ont des conséquences désastreuses pour les entreprises.
Pourtant, le déficit actuel en énergie électrique n'est pas dû uniquement à la sécheresse. Pour une large part, il est la conséquence d'irrationalité dans les choix des priorités.
Il y a prés de 10 ans que l'ONE avait élaboré les projets d'investissement nécessaires pour couvrir les besoins prévisibles en électricité.
Ces projets furent gelés au profit d'autres investissement jugés à l'époque plus prioritaires. Entre temps, l'ONCF présente le projet de voies ferrées reliant Casablanca à l'Aéroport Mohammed V. Ce projet fut retenu et l'investissement réalisé. Actuellement, pourtant, les doutes les plus sérieux pèsent sur l'intérêt de cette réalisation qui ne présente aucun caractère d'urgence, l'Aéroport étant relié à Casablanca et à Rabat par une autoroute loin d'être saturée.
L'ONCF a su convaincre, I'ONE n'y a pas réussi. Pourtant les besoins en électricité étaient connus, le déficit prévisible et la vente d'électricité rentable, alors que la ligne Casablanca-Aéroport Mohammed V tourne actuellement à perte. C'est un exemple parmi d'autres. Dés lors, le contribuable est en droit de se demander sur quels critères se fondent les choix entre les différents projets d'investissement, à quelle rationalité obéissent-ils? En réalité, même au sein de l'appareil de l'Etat, il ne suffit pas qu'un projet soit utile et même nécessaire pour être adopté, encore faut-il qu'il soit présenté d'une manière persuasive.
L'Etat moderne multiplie les filtres et par conséquent les interlocuteurs à convaincre, mais le corollaire en est qu'il faut responsabiliser les interlocuteurs quant aux choix qui sont faits.
Abdelmounaïm DILAMI