
Faute de pluie, le coup d’envoi officiel de la nouvelle campagne agricole n’a pas eu lieu, comme à l’accoutumée, lors du mois d’octobre. Mais cela ne veut pas dire que le ministère de l’Agriculture reste les bras croisés. Bien au contraire, les préparatifs de la saison 2020-2021 sont en avance.
Sauf que la mobilisation des agriculteurs, notamment ceux qui pratiquent les céréales, reste suspendue au ciel. Et en attendant une pluviométrie à la fois généreuse et bien répartie dans le temps et dans l’espace, la mise en marché de semences sélectionnées porte sur un volume de 1,6 million de quintaux. A l’instar des campagnes précédentes, ce volume sera cédé à des prix bonifiés, rappelle Aziz Akhannouch, qui intervenait mardi dernier devant la Chambre des conseillers.
Le soutien des prix s’élève à 175 DH/quintal pour le blé tendre, 200 DH pour le blé dur et 325 DH/quintal pour l’orge. Et le programme de multiplication des semences sélectionnées dans le cadre de l’actuelle campagne sera mené sur une superficie de 40.000 à 50.000 ha. «Si évolution favorable des conditions climatiques», tient à préciser le ministre de l’Agriculture.
Pour ce qui est des céréales d’automne, la superficie programmée est estimée à 4,9 millions d’hectares dont 5% dans les périmètres irrigués, soit 245.000 ha. Sur cette dernière superficie, le blé tendre occuperait 46%, le blé dur 21% et l’orge 33%. Alors qu’une superficie de l’ordre de 500.000 ha sera réservée aux cultures fourragères.
Pour les cultures sucrières, le ministre a indiqué que la superficie programmée est comprise entre 58.000 et 69.000 hectares, selon la disponibilité des eaux des barrages dans les régions, alors que celle réservée aux fruits et légumes d’automne atteindrait 105.000 ha.
Le ministre a également annoncé la distribution, dès ce mois de novembre, de 1,3 million de quintaux d’orge subventionnée. Il en est de même de 474.000 quintaux d’aliments composés qui sont mis à la disposition des éleveurs. Il faut dire que le pays a enregistré deux saisons successives marquées par des déficits pluviométriques et des retards accentués de pluie. Ce qui avait décidé le gouvernement à venir en aide au secteur de l’élevage. La campagne 2019-2020 a ainsi enregistré la distribution de 6,2 millions de quintaux d’orge subventionnée au profit de plus d’un million d’éleveurs.
Par ailleurs, le ministre a souligné que l’année a été marquée par un contexte difficile qui a sensiblement affecté le secteur agricole. Ceci, via la combinaison des effets de la pandémie de Covid-19 et du manque de pluie. Mais la production des principales filières fruitières devrait enregistrer une augmentation significative après la baisse de la saison dernière.
Au niveau des exportations, le ministre a fait remarquer que grâce à la poursuite de l’activité agricole sur toute la chaîne de valeur, les expéditions des produits alimentaires agricoles ont totalisé 39,5 milliards de DH pour la saison 2019-2020, soit une hausse de 8% par rapport à la précédente campagne.
De même, le volume des exportations de produits agricoles frais et transformés devrait progresser cette saison de 10% par rapport à la campagne 2019-2020. En ce qui concerne les exportations d’agrumes, le ministre a relevé qu’elles ont atteint environ 15.600 tonnes entre le 1er septembre et le 21 octobre. Alors que l’export des primeurs a totalisé 83.000 à la même date, enregistrant ainsi une augmentation de 24% en glissement annuel.
Filières fruitières: Campagne prometteuse
Pour le ministère de l’Agriculture, la campagne de production et d’exportation des fruits issus de l’arboriculture s’annonce prometteuse pour l’ensemble des filières. A l’exception du pommier, affecté par les tempêtes de grêle qui ont sévi dans la région de Fès-Meknès et la province de Midelt.
■ Agrumes: Hausse de 29% de la production prévisionnelle
Après un plongeon de près de moitié, la production des agrumes devrait rebondir de 29% cette saison. Ce qui ressort des premières évaluations de la production agrumicole 2020-21. Sans vouloir en préciser le volume, le ministère de l’Agriculture explique la forte hausse attendue, par «l’effet de l’alternance stimulée par les températures clémentes durant les périodes de floraison et de nouaison».
■ L’olivier reste sur sa lancée
La production attendue des olives devrait croître de 14% en comparaison avec la campagne précédente. Cette hausse résulte principalement de l’effet des pluies des mois d’avril et mai qui ont favorisé la nouaison et le développement des fruits. On note aussi l’effet de l’alternance de l’olivier qui coïncide lors de cette campagne avec un cycle de forte production ainsi que l’entrée en production des nouvelles plantations d’olivier réalisées dans le cadre de la stratégie agricole. L’état phytosanitaire du verger oléicole est jugé satisfaisant dans l’ensemble des régions.
■ Palmier dattier: Production record attendue
La campagne 2020-21 du palmier dattier s’annonce également prometteuse avec une production en hausse de 4% par rapport à la précédente qui avait elle-même enregistré un très bon niveau. C’est l’effet des fortes pluies qui ont concerné durant le mois d’août la région de Drâa-Tafilalet. S’ajoute l’entrée en production des vergers plantés et qui sont en pleine production.
■ Grenade: La production se stabilise
La production prévisionnelle des grenades devrait s’inscrire en légère hausse de 2% en comparaison avec la campagne précédente. La variation s’explique par l’entrée en production de nouvelles plantations.
A.G.
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