Baisse du chiffre d’affaires de plus de 68%, augmentation des délais d’échéance des encaissements, baisse du taux de recouvrement, arrêt temporaire des projets en cours (développement, plan d’investissement ...). La crise sanitaire et ses impacts socio-économiques s’annoncent vertigineux auprès des professionnels des métiers de bouche.

C’est le cas notamment chez Gastromixte, spécialiste dans la fabrication et la commercialisation de fromages et la mozzarella de haute qualité. Basée à Kénitra depuis 2010, la fromagerie écoule ses produits partout au Maroc (Kénitra, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès, Oujda et Tanger) via ses dépôts de proximité et une flotte de 40 véhicules.
En 2019, la fromagerie a réalisé plus de 111 millions de DH de chiffre d’affaires, avec plus de 143 collaborateurs directs. La crise sanitaire ayant gravement touché ses principaux débouchés (restaurants, cafés, snack, hôtels, traiteurs, cuisines collectives…), l’activité tourne totalement au ralenti.
Autant dire qu’avec les difficultés que connaissent les professionnels du secteur, c’est toute la chaîne de valeur qui broie du noir. «Suite à la décision gouvernementale du 16 mars, la demande des principaux clients a considérablement baissé. Depuis, nous avons procédé à un arrêt total de la production pendant 6 semaines, entraînant le chômage technique de plus de 70% des salariés», explique Mostafa Merbouh, PDG de Gastromixte.
Dans le contexte actuel de relance des activités, les préoccupations du distributeur grossiste visent à régler la situation des employés, booster le taux de recouvrement afin d’assurer l’équilibre économique et financier, pérenniser l’avantage concurrentiel… Mais aussi conquérir de nouvelles parts de marché, fidéliser les clients et gagner des clients potentiels avec le développement de nouvelles gammes.
Pour le post-Covid, la fromagerie a préparé un plan de relance. Il se décline en quatre axes: l’accompagnement et le soutien des ressources humaines (axe social), le réaménagement de l’espace budgétaire (axe financier), le renforcement de la chaîne de production (axe industriel) ou encore le lancement d’une nouvelle stratégie commerciale intégrant l’e-commerce.
De sources concordantes, le secteur connaît des licenciements et ruptures dans les chaînes d’approvisionnement. Chez Gastromixte, le management explique avoir opté pour l’approche sociale.
«Nous n’avons licencié aucun employé à cause de cette pandémie et ce, malgré le rejet des dossiers d’indemnité, par la CNSS, des 105 salariés qui sont mis en chômage technique», explique Merbouh. Pour ce qui est du risque de rupture de la chaîne d’approvisionnement, l’entreprise assure honorer ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs et clients locaux et étrangers.
Modeste KOUAME
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