Page 8 - L'Economiste développement durable numéro 2
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Comment assurer/
n Les investissements dans
le secteur s’accélèrent
n Construction de barrages,
stations de dessalement et de
traitement des eaux usées… la
stratégie pour mobiliser les res-
sources
LA sécurisation des ressources
en eau a toujours été une priorité au
Maroc. En décidant dans les années
1960 d’exploiter sa vocation agri-
cole, le royaume a dû édifier des
barrages pour mobiliser la ressource
non seulement pour irriguer les
terres mais également pour alimen-
ter les villes et les usines. Résultat,
le royaume compte aujourd’hui 149
barrages d’une capacité totale de 19
3
milliards mètres cubes (m ) et 137
petits barrages pour accompagner le
développement local. A ces grands
ouvrages s’ajoute tout un disposi-
tif visant à optimiser le potentiel
hydraulique du pays. Il s’agit de 88
stations de traitement d’eau potable Le développement des ressources non conventionnelles, notamment le traitement des eaux usées et le dessalement d’eau de mer sont des
dont 9 stations de dessalement d’eau axes importants de la stratégie nationale de l’eau 2020-27 (Ph. DR)
de mer, d’une capacité de 147 mil- tés régionaux présidés par les walis et DH), la réalisation des adductions salement d’eau de mer sont des axes
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lions de m , et 158 unités de traite- dont les secrétaires sont les Agences nécessaires à partir des ouvrages de importants de la stratégie nationale
ment des eaux usées, 16 installations de bassins hydrauliques. A noter, en- mobilisation de l’eau, la prospection
de dérivation des eaux. Des milliers fin, que le PNAEPI constitue la pre- et le dégagement des ressources en
de puits et de forages ont été réalisés mière phase du Programme national eau souterraine sont au programme. Seulement
pour extraire les eaux souterraines de l’eau (PNE) 2020-2050 annoncé Par ailleurs, pour la gestion de la
qui représentent 20% du potentiel en décembre 2019 et qui prévoit des demande et la valorisation du patri- 700 m3/habitant/an!
des ressources en eau nationales. investissements estimés à 383 mil- moine hydrique, les opérations de
Selon les données du ministère de liards de DH. distribution de l’eau potable sont ESTIMÉ à 22 milliards de
l’Equipement et de l’Eau, le potentiel appelées à poursuivre leurs efforts m3/an, soit 700 m3/habitant/an,
exploitable des 103 nappes d’eaux n Une capacité de stockage de pour l’amélioration des rendements le potentiel des ressources en eau
souterraines s’élève à 3,9 milliards 27,3 milliards de m 3 des réseaux de distribution des villes naturelle du Maroc est l’un des
3
de m /an. Le développement de l’offre et centres urbains. Le chantier de la plus faibles au monde. Selon les
Alors que les périodes de séche- en eau, la gestion de la demande et modernisation des réseaux d’irriga- dernières estimations du dépar-
resse s’intensifient, le Maroc a mis valorisation de la ressource sont les tion et de la reconversion collective à tement de tutelle, ce potentiel se
en place une stratégie pour renforcer principaux axes de cette feuille de l’irrigation localisée sera mené à son compose des eaux de surfaces
sa résilience face aux dérèglements route ambitieuse. Elle prévoit, ainsi, terme. Le milieu rural n’est pas en (18 milliards de m3/an) et des
climatiques. Elle se traduit par le la poursuite et l’achèvement des tra- reste puisque les programmes enga- eaux souterraines (4 milliards de
Programme national pour l’approvi- vaux de construction des barrages en gés pour 160 centres ruraux et 10.818 m3/an). A noter que la répartition
sionnement en eau potable et l’irriga- cours. Cinq grands ouvrages hydrau- douars seront finalisés. des écoulements d’eau de sur-
tion (PNAEPI) 2020-2027, présenté liques, représentant une capacité de face est inégale selon les bassins.
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au Souverain en janvier 2020. Ce 525 millions de m ont été lancés en n Le pari des eaux non conven- Les bassins Sahariens, du Souss-
programme qui mobilise une enve- 2021, pour un budget de 4,8 milliards tionnelles Massa-Tiznit-Ifni, Ziz, Rhéris,
loppe de 115,4 milliards de DH vise de DH. La réalisation de 20 nouveaux Sous l’effet des changements cli- Guir, Bouâanane et Maïder sont
«l’accélération des investissements barrages est, également, prévue. Ce matiques, les ressources hydriques les plus arides affichant quelques
dans le secteur de l’eau pour ren- qui devrait porter la capacité de stoc- s’amenuisent face à une demande millions de m3 par an. Les bas-
forcer l’approvisionnement en eau kage à l’horizon 2027 à 27,3 milliards en croissance continue. Le Maroc ne sins du Loukkos, du Tangérois,
potable et l’irrigation». Le pilotage m3... Et ce n’est pas tout. La mise en doit plus compter sur la pluviomé- des Côtiers méditerranéens et du
et le suivi de ce programme est as- place de trois nouvelles stations de trie pour régler cette problématique. Sebou sont les plus abondants.
suré par le chef du gouvernement, dessalement, la construction de petits Le développement des ressources Ils disposent de plus de la moitié
un comité technique (ministère de barrages pour le développement local non conventionnelles, notamment le des ressources en eau du pays.o
l’Equipement et de l’Eau), des comi- (une enveloppe de 600 millions de traitement des eaux usées et le des-
Février-Mars 2023