
La résistance est dure. Le gouvernement n’a annoncé aucune coupe spectaculaire dans son prochain budget. On le sait, en dehors de l’investissement, la dépense publique est loin d’être plébiscitée. La question de la réforme profonde du train de vie de l’Etat continue d’être esquivée pour cette loi de Finances comme pour la précédente. Un luxe que ne peut se permettre un pays où la charge de la dette avoisine les 3% du PIB.
A son arrivée au pouvoir, le PJD avait pourtant distillé quelques indices ostentatoires qui semblaient annoncer la couleur sur les futurs engagements. Du moins l’opinion publique a été tentée de le penser au début. Bien évidemment, passée la phase de la curiosité politique, le phénomène de ministres qui se déplacent par train a été très vite oublié, tant il ne faisait pas une réforme ni une stratégie de rigueur budgétaire.
Ces fébrilités constituent l’une des faiblesses majeures avec l’incapacité chronique à avancer sur le dossier des retraites. Régulièrement d’ailleurs, la CGEM place ce débat sur la table des négociations à l’occasion des arbitrages sur le budget. Sans arriver à se faire entendre.
Le niveau de l’effort sur les économies des dépenses conditionne pourtant, selon le bon vieux principe des vases communicants, l’ampleur du recours à l’impôt par le gouvernement, donc la pression fiscale. Dans certains postes de dépenses, les thérapies consistent juste à remettre les fonctionnaires au travail pour assurer un service public normal. Un exemple parmi d’autres, l’échec à lutter contre l’absentéisme dans l’éducation nationale alors que l’on continue de s’offusquer de la crise de l’école. Là encore les belles promesses ne sont pas suivies d’effet.
Mohamed Benabid