Risque pays : Le Maroc progresse, mais...
Le Maroc s'améliore en matière de risque pays, mais la croissance économique du Royaume s'accompagne de défis climatiques et financiers à gérer. C'est ce qui ressort du nouveau baromètre d'Allianz Trade publié lundi 3 février 2025. Depuis le dernier trimestre de 2024, Allianz Trade a en effet amélioré la note du Maroc de « B2 » à « B1 », positionnant le pays comme l'un des plus sûrs d'Afrique pour les affaires.
"Cette amélioration reflète une économie en croissance, portée par une diversification du tissu économique marocain, grâce aux investissements publics et aux politiques d’industrialisation du gouvernement, et ce, malgré un déficit public toujours en augmentation", indique Allianz Trade dans son nouveau Country Risk. Mais malgré des indicateurs positifs, le Royaume reste très dépendant des aléas climatiques. Pour les analystes, cette incertitude "pourrait entraîner des conséquences non négligeables sur la stabilité économique et sociale du Royaume".
Cette année, le Maroc devrait enregistrer une croissance de 3,5% selon les projections. Celle-ci serait notamment soutenue par les investissements étrangers, la hausse du tourisme et l'amélioration de la production agricole.
« La production industrielle et les exportations automobiles vers l'UE sont en expansion, tandis que l'inflation s'est modérée. Cependant les risques restent élevés avec une augmentation des insolvabilités dans certains secteurs, ainsi que des risques climatiques, notamment des sécheresses et des inondations sévères, qui posent des défis, tout comme le chômage persistant des jeunes et les déficits publics élevés. Le rôle du Maroc en tant que hub des énergies renouvelables et ses investissements stratégiques dans les infrastructures visent à soutenir la résilience à long terme, malgré une cohésion sociale fragile et des pressions fiscales », explique Lluis Dalmau, économiste pour l’Afrique et le Moyen-Orient chez Allianz Trade.
En 2024, Allianz Trade a amélioré 48 notes de risque pays (+27 par rapport à 2023) et n’en a dégradé que 5 (+1 par rapport à 2023). Pour la période 2025-2026, l'assureur-crédit mondial estime que plusieurs facteurs pourraient perturber la dynamique positive, notamment les tensions géopolitiques, les risques de guerre commerciale, les troubles civils et la polarisation croissante dans les marchés avancés et émergents.