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Relance économique: "Le devenir des villes est entre les mains des classes créatives"

Par L'Economiste| Le 20/06/2020 - 15:45 | Partager
Relance économique: "Le devenir des villes est entre les mains des classes créatives"

Comment relancer l'économie régionale post-Covid19? C'est la question esquissée par des intellectuels du Maroc et d'ailleurs. Ces universitaires ont débattu, vendredi, de la «ville de Fès à l’épreuve du Covd-19». Animée par Mohamed Metalsi, Brahim Belgaid, Mustapha Akalay, Luc Gwiazdeinski, Abdessalam El Khanchoufi et Ahmed Laaroussi, cette rencontre a été rehaussée par la participation d'intervenants de marque dont le journaliste Abdou Hafidi.

Trois heures durant, cette réunion était l'occasion de débattre des initiatives à même d'améliorer la qualité de vie des habitants de la capitale spirituelle et doper l'investissement et la création d'emploi. «Nous voulons interagir avec les décideurs de la ville, les architectes, urbanistes…pour participer tous au développement de notre cité», expliquent les panelistes. Pour eux, la crise sanitaire du Covid 19, est un séisme qui bouleverse toutes les idées reçues des dernières décennies et nous impose de revoir notre manière de penser et de travailler.

La question qui se pose ainsi : "De quoi sera fait le jour d’ après et comment le préparer ? Sur le plan de l’aménagement du territoire : Quel modèle de ville devrions-nous mettre en place ?". Les grandes villes Casablanca, Tanger, Marraquech, Fès, les plus touchées par la pandémie. Comment les rendre à nouveau supportables (vivables) et résilientes ? Logement, santé, éducation, travail, entreprenariat, transports, distanciation sociale ou proxémie, urbanisme il faut tout repenser. À commencer par accommoder nos villes pour vivre avec la menace du coronavirus.

Concilier vie quotidienne et impératifs de distanciation sociale sur le long terme dans des parties du territoire aussi denses n'est pas en reste. "L’enjeu majeur des prochaines décennies pour les faiseurs de ville (urbanistes marocains) sera d’introduire de l’urbanité dans cet urbanisme sans architecture", estime-t-on. Et d'ajouter :"les dirigeants des villes doivent revisiter leur passé, réinterpréter leur tradition urbaine incarnée par la ville traditionnelle qui est une organisation rationnelle, verte et résiliente. Tirer des leçons du passé pour les projets urbains modernes, telle est la véritable utilité de l’histoire. Pratiquer un urbanisme de réparation figure aussi parmi les propositions. À cet égard, le rôle de l’urbaniste marocain est d’abord d’être en phase avec les idées de son temps, il est vrai que sa première tâche est de connaitre son époque.

Cependant, s’il veut agir dans une certaine continuité de l’Histoire, il doit inévitablement analyser les œuvres du passé pour transmettre à ses contemporains les marques de la mémoire collective. « Les grandes œuvres du passé sont des sources d’inspiration pour les œuvres futures » disait l’architecte d’origine estonienne Louis Isadore Kahn. Que l’initiative privée soit pour la créativité et au service de la communauté et non pas pour la spéculation et l’affairisme. C’est l’heure des experts. "Nous proposons du Sud vers le Nord la célébration des états généraux de l’urbanisme marocain et la préparation d’un colloque dont le titre sera « repenser la ville marocaine de l’après Covid-19 »", appellent ces derniers. Et d'ajouter: "Le devenir des villes est entre les mains des classes créatives (comme dit Florida). C'est-à-dire, les penseurs et décideurs créatifs".

De l'avis unanime, la ville de Fès est appelée à faire valoir ses potentialités humaines, artistiques, artisanales, financières, techniques, économiques pour renforcer son attractivité entrepreneuriale et son rôle naturel de pôle de croissance et de développement durable. Les entreprises de Fès, les experts, les opérateurs économiques et les instances publiques et institutions professionnelles seront dans l’obligation de réfléchir et de proposer des stratégies de relance des chaînes des valeurs de Fès et région.

"La crise est destructrice mais elle est aussi créatrice de nouvelles opportunités et de nouvelles combinaisons de ressources et compétences pour monter en compétitivité et en développement régional", concluent les universitaires dans "un appel de Fès" .

Y.S.A