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Nouveaux heurts en Tunisie après l'acte de "désespoir" d'un journaliste

Par L'Economiste| Le 26/12/2018 - 17:11 | Partager
Nouveaux heurts en Tunisie après l'acte de "désespoir" d'un journaliste

De nouveaux heurts nocturnes ont éclaté dans trois villes de Tunisie après l'immolation par le feu d'un journaliste voulant dénoncer les inégalités d'un pays englué dans le marasme économique malgré les acquis démocratiques de la révolution de 2011. Lundi, à quelques jours des célébrations du huitième anniversaire du soulèvement ayant mis fin à la dictature, Aberrazak Zorgui, journaliste pigiste dans une chaîne privée locale, s'est immolé par le feu à Kasserine (ouest), une ville située dans une des régions les plus pauvres du pays.

"Pour les habitants de Kasserine qui n'ont pas de moyens de subsistance, aujourd'hui, je vais commencer une révolution", a expliqué cet homme de 34 ans dans une vidéo qu'il avait publiée 20 minutes avant de passer à l'acte. Mercredi, le ministère de l'Intérieur a affirmé avoir procédé à l'arrestation d'une personne pour son implication présumée dans le geste qui a coûté la vie au journaliste. Depuis son décès, des affrontements nocturnes ont opposé quotidiennement des manifestants, essentiellement jeunes, aux forces de police. Kasserine est l'une des premières villes où avaient éclaté fin 2010 des manifestations dénonçant l'incurie des autorités et la pauvreté endémique, manifestations qui s'étaient transformées en révolution contre la dictature. L'immolation du journaliste "est un signe de refus d'une situation catastrophique et d'un déséquilibre régional, d'un fort taux de chômage parmi les jeunes et de la misère que vivent nos concitoyens dans les régions intérieures", écrit mercredi le journal Le Quotidien.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a de son côté appelé à une grève nationale de la "dignité" le 14 janvier, jour anniversaire de la révolution de 2011, pour protester contre la situation désastreuse du secteur médiatique notamment dans le privé et la condition "fragile" d'un bon nombre journalistes".