Jerada : HRW dénonce un recours à une force "excessive"

Entre le Maroc et Human Rights Watch (HRW), c’est toujours le jeu de ping-pong. L’ONG s’est une nouvelle fois montrée très critique vis-à-vis du Royaume (en attendant peut-être la réponse des autorités marocaines). Elle dénonce le recours à "une force aveugle et excessive" durant les différentes manifestations survenues à Jerada. Faisant état plusieurs cas de violences perpétrées par les forces de l’ordre, d’arrestations de manifestants ou de tortures, HRW estime que "la répression à Jerada est allée bien plus loin qu’un simple effort visant à traduire en justice des manifestants prétendument violents".

"S’il est vrai que des manifestants ont jeté des pierres le 14 mars et que, selon les autorités, ils auraient aussi allumé des incendies, cela ne justifie pas pour autant le recours à une force aveugle et excessive, ni les arrestations qui avaient commencé avant cette date", déplore ainsi l’ONG. "Cela ne justifie pas non plus la répression de manifestations pacifiques, ou les abus allégués contre des personnes en détention". Au total, HRW affirme que 69 manifestants, dont trois mineurs, étaient en prison ou en détention préventive dans le cadre des événements de Jerada. Du côté marocain, la Délégation interministérielle aux droits humains (DIDH), a recensé 280 blessés chez les forces de l’ordre. Un nombre "très exagéré" pour la section régionale de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH).