×
Sans concession
Sans concession Par Meriem OUDGHIRI
Le 28/03/2024

L’étiquette continue de coller au Maroc, et même au-delà des frontières. La contrefaçon, ce vol de l’intelligence économique, atteint encore des... + Lire la suite...

Recevoir notre newsletter

Déconfinement: Le HCP présente le meilleur scénario

Par L'Economiste| Le 17/05/2020 - 14:10 | Partager
Déconfinement: Le HCP présente le meilleur scenario

Le Maroc devra bien mesurer les risques du déconfinement avant de s’engager sur ce terrain. La reprise de l’activité économique après plusieurs semaines de confinement et d’arrêt semble une nécessité. Mais cette opération présente plusieurs risques et non des moindres. Si le Royaume veut se diriger vers le déconfinement, il devra appliquer le meilleur scenario possible pour ne pas voir les succès enregistrés dans la lutte contre le Covid19 partir en fumée. Le HCP a en ce sens présenté trois scénarios, du meilleur au pire. Le meilleur serait un déconfinement "restreint" qui ne concernerait que la population engagée dans l’économie représentée par la population active occupée âgée de moins de 65 ans non atteinte de maladie chronique (7,9 millions). Cela permettra une reprise de l’activité économique "sans compromettre la population qui présente un risque élevé de développer des complications vis-à-vis de cette maladie", selon le HCP.

Ce scénario suppose 2.000 cas infectés actifs au moment du déconfinement. Dans ce cas de figure, le nombre de contacts par jour des sujets infectés augmenterait de 13% avec un R0 de 0,864 et par conséquent accroitrait le nombre d’infections, souligne-t-on. Ce scenario aboutirait à un niveau de 18.720 cas confirmés positifs cumulés en 100 jours avec un pic de 3.200 cas infectés actifs. Ce qui engendrerait un besoin maximal de 3.200 lits d’hospitalisation (100% d’hospitalisation des infectés actifs), et de 160 lits de réanimation (5% des infectés actifs) et arriverait à 748 décès (4% des infectés cumulés), selon les projections du HCP. Une variante de ce scenario sans application des mesures d’autoprotection donnerait après 100 jours, un nombre d’infectés cumulés qui monterait à plus de 155.920 cas. Dans ce cas de figure, en se basant sur la capacité nationale en terme de lits d’hôpital (7765) et de réanimation (854), il est ainsi estimé que la stratégie nationale d’hospitaliser 100% des cas infectés actifs atteindrait ses limites en 75 jours.

Dans le cadre d’un déconfinement "généralisé", les risques sont beaucoup plus imports, avec 27,5 millions de personnes concernées. Ce scénario pourrait causer l’infection de près de la moitié de la population, si les mesures d’autoprotection ne sont pas appliquées. Si elles sont mises en œuvre, 8% de la population pourrait être touchée en 100 jours, avec la hausse des cas contacts, avec un nombre supposé de 2.000 cas infectés actifs au moment du déconfinement.

Si le Royaume opte pour un déconfinement "large" (qui toucherait 16,7 millions de personnes), 31.663 cas confirmés positifs pourraient être recensées en 100 jours avec un pic de 3200 cas infectés actifs. Ce qui se traduirait par un besoin maximal de 3.200 lits d’hospitalisation (100% d’hospitalisation), de 160 lits de réanimation (5% des infectés actifs) et aboutirait à 1266 décès (4% des infectés cumulés). Sans l’application des mesures sanitaires, 844.000 cas acifs pourraient être enregistrés. La capacité nationale de réanimation serait ainsi submergée en 50 jours. En 100 jours, le système sanitaire ne pourrait accepter en hospitalisation que 7% des infectés actifs, prévient le HCP.