
Opération très difficile pour Maghreb Steel: allonger les délais de remboursement d’une dette qui pèse plus de deux fois le CA annuel. Cette configuration extravagante survient après deux années de protection. Ce soutien a été octroyé par le gouvernement Benkirane en 2013 et ce, contre trois très grands producteurs de l’Union européenne. Ce travail-là a été transparent, comme l’exige la procédure. Néanmoins, aujourd’hui, le coût de la protection est corsé. Non seulement la situation a empiré au lieu de se redresser, mais, par-dessus tout, le marché local n’a pas pu profiter des baisses de prix historiques sur le marché mondial.
En ce moment aussi, Sheikh Al Amoudi de la Samir tente de négocier ses dettes douanières. Pourtant, il a bel et bien vendu les produits raffinés, taxe douanière comprise. Le gouvernement Benkirane I s’était silencieusement (secrètement?) fourvoyé pour 13 milliards de DH, ce qui fait presque la moitié du budget de l’Education nationale, quand même.
Ce ne sont là que deux des affaires les plus connues du public.
Si elles sont astucieuses pour évacuer leur responsabilité politique, les équipes de Benkirane ne sont pas douées pour la politique économique: deux gros dossiers, deux gros loupés.
Certes, depuis 7-8 ans, il y a un profond changement dans le fonctionnement du commerce mondial. Sauf qu’aucun gouvernement, nulle part dans le monde, n’est autorisé à plaider l’ignorance ou l’incompétence.
Il est donc très urgent de remettre à niveau les capacités d’analyse et d’anticipation économiques gouvernementales, et encore plus urgent d’arrêter cette malédiction qui fait qu’on prend mille et une sûretés pour un petit investissement public mais pas la moindre précaution pour les plus faramineux gaspillages.
Nadia SALAH