
On se frotte les yeux et on se re-frotte les yeux: des statistiques sur les régions sont publiées, trois jours après les élections locales et régionales! Comment peut-on à ce point manquer du sens de l’intérêt collectif et des attentes du public?
Comment, alors, ne pas écouter les mauvaises langues affirmant que c’est volontairement que le HCP et le gouvernement ont tenu les statistiques secrètes? Les plus mauvaises de ces mauvaises langues auront beau ajouter que cette diffusion tardive a servi les intérêts des «amis» pour améliorer leur campagne électorale.
L’administration étant ce qu’elle est, en bien et en mal, on peut être à peu près sûr qu’il ne s’agit pas d’une manipulation sophistiquée destinée à donner des avantages aux uns sur les autres. Dans le cas d’espèce, qui seraient les «amis» du Haut Commissariat, où cohabitent sans doute autant de sensibilités politiques qu’il y en a dans le reste de la population?
Ce n’est pas de ce côté-là, celui du favoritisme partisan, que réside le problème de cette publication tardive, si tardive qu’elle semble être un pied de nez à la campagne du ministère de l’Intérieur. On a tous en mémoire que l’un comme l’autre responsabilisaient les électeurs.
Or, comment remplir son devoir, en connaissance de cause, si les données disponibles, élaborées avec l’argent du contribuable, ne sont pas mises à la disposition de l’électeur?
Les rapports de la Cour des comptes sur la fiscalité et les finances locales, sur la gestion déléguée des services urbains, etc. sont accessibles à tous ceux qui s’y intéressent. Ces analyses sont souvent très dures, rien à voir avec les statistiques du développement régional.
Pourquoi en priver les électeurs? Comptent-ils si peu dans le paysage mental des serviteurs de l’Etat?
Nadia SALAH