Florian Mantione Institut a réalisé une étude, plusieurs années d’affilée, sur les CV. Il en ressort un constat : la majorité des cv sont trompeurs. Chadia Nejjar, consultante au cabinet, résume les précautions à prendre- L’Economiste: Faut-il tout dévoiler dans un CV?- Chadia Nejjar: Je prendrai l’exemple des « trous » dans un CV, hantise de tous les candidats : périodes d'inactivité ou chômage. Faut-il les combler à tout prix, ou alors jouer délibérément l’absence d’information? Jusqu’à six mois, pas la peine de s’inquiéter. C’est une période largement acceptable entre deux jobs. Ensuite, vous pouvez toujours vous « tromper » sur un mois, avant et après, ou ne calculer qu’en année en poste…Au-delà par contre, c’est plus difficile et surtout cela peut susciter des interrogations justifiées de la part du recruteur. Masquer deux ans de chômage relève de la véritable acrobatie. Mieux vaut donc mentionner ce «détail» et assumer: un parcours professionnel parfait n'existe pas ; la vie ce n’est pas que le travail ; on peut être sans emploi mais très actif…- Existe-t-il un outil de recrutement plus efficace?- C’est le recrutement par indices. Le candidat est en retard, il est nerveux, ce n'est pas grave. Mais mis bout à bout, peut-être trouvera-t-on une cohérence dans les indices. Si le candidat se vante de ses fonctions de secrétaire de club de cyclotourisme de la même façon qu’il le fait pour telle ou telle responsabilité professionnelle, peut-être y a-t-il quelque chose à creuser. En tout état de cause, un entretien sérieux durera toujours entre une heure et une heure et demie. - Comment améliorer son CV sans mentir?- Mieux vaut ne rien inventer de toutes pièces. Inutile d’affirmer avoir effectué vos études à Columbia si les seules salles de cours que vous avez fréquentées sont celles de telle ou telle école privée de Casablanca ou Rabat … avec un diplôme délocalisé. Les recruteurs auront vite fait de vous démasquer. Sachez que les entreprises et les cabinets de recrutement contrôlent de plus en plus les informations du CV. Et puis, mentir sur le papier est une chose, ne pas faire de lapsus en entretien, en est une autre. Les professionnels du recrutement sont aguerris à croiser les questions. En clair, il est de plus en plus difficile de les bluffer. Passée l'épreuve des entretiens, il sera facile pendant la période d’essai de découvrir que le candidat n’a pas les compétences requises. Avec le risque de figurer dès lors sur une «liste noire» de candidats à éviter. Faut-il alors dire toute la vérité, rien que la vérité? S’il vaut mieux être transparent et honnête, on vous pardonnera si vous passez sous silence quelques points négatifs pour ne mettre en valeur que les éléments positifs. N’oublions pas, un CV, c’est de la communication, pas uniquement de l’information.Propos recueillis par J. K.
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