Samir Kheldouni Sahraoui est actuellement administrateur directeur général de Chorus Consulting Hospitality & Leisure. Diplômé de la Sorbonne Paris I en Tourisme et Sorbonne Paris III en anglais et Civilisation des Etats-Unis, il a occupé le poste de DG de l’Office national marocain du tourisme de 1997 à 1999. Il a également été conseiller économique à l’ambassade du Royaume du Maroc à Washington DC (2000-2001) et administrateur directeur général de la Société générale d’aménagement touristique, filiale de CDG (2002-2006). Samir Kheldouni Sahraoui a également été président fondateur du Conseil régional du tourisme de Rabat dont il assuma la présidence de 2004 à 2007En ces temps où la planète traverse une situation de crise économique profonde, il est un fait que notre destination, le Maroc, ne pourra faire l’exception en termes de ralentissement de l’activité touristique. Mais au risque de surprendre, il est permis de penser que cette situation qui s’impose à toutes les destinations du monde puisse être exploitée en opportunité pour le Maroc. C’est peut-être là tout d’abord l’occasion pour nous d’opérer une pause de réflexion, de revue stratégique, et de bilan du travail colossal entrepris depuis le contrat-programme, en vue de valider ou d’invalider les succès et les limites techniques d’une vision qui a eu le mérite historique de mobiliser la nation autour du tourisme, vecteur de richesses et de développement. Une sorte de «Due Diligence» de l’état des lieux, et une actualisation du rapport «Balnéaire versus Culturel» pourraient être à cet égard indiquées. Du reste, cette étape aurait été nécessaire, même hors du contexte de la crise actuelle. La situation qui prévaut est aussi une opportunité sur le plan purement commercial, car, en ces temps difficiles où c’est la poche du consommateur qui est touchée, il nous faut être opportunistes, agressifs et positionner notre produit en mettant l’accent sur trois aspects essentiels: «Proximité, Prix et Dépaysement».En effet, historiquement, et même dans le contexte des crises les plus graves, y compris les guerres et conflits, le besoin de loisir, de décompression, de rupture avec le quotidien, bref le besoin de vie a toujours été le plus fort et a toujours pris le dessus.
A situation de crise conjoncturelle, il convient de fédérer une batterie de mesures commerciales de crise. Cela passerait par une mue momentanée, dans notre façon d’appréhender la vente du produit Maroc, en troquant, l’espace de quelques mois, nos casquettes de «marketeurs» du tourisme marocain contre celle de traders. En effet, il va falloir, l’espace de 6 à 12 mois, axer l’essentiel de l’effort commercial et du budget promotionnel sur le «négoce» en lieu et place de la publicité d’image, et fédérer notre artillerie institutionnelle, associative et privée en une véritable force de vente unifiée auprès des prescripteurs tour-opérateurs essentiellement, et directement auprès des consommateurs à travers la vente sur internet. Cet effort serait à conduire essentiellement sur les marchés européens traditionnels dont la France, l’Espagne, le Benelux, la Grande-Bretagne, l’Italie, mais aussi sur les nouveaux marchés dont la Russie, la Pologne, sans oublier également les pays du Golfe, dont les consommateurs finaux sont moins touchés par la situation financière. Et de grâce, laissons le marché national évoluer normalement, en dehors de toute considération d’ordre alternatif.
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