Le rideau vient de tomber sur les travaux du 7e Forum international des «Femmes Méditerranéennes». Initiée par le Centre ISIS pour femmes et développement sous le thème «la montée de la violence contre les femmes dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), cette rencontre de trois jours a réuni une centaine de femmes militantes venues d’une vingtaine de pays. Elles s’accrochent toutes à la nécessité de lutter contre les nouveaux types de violence contre les femmes et les crimes d'honneur ainsi que leurs conséquences sociales, économiques et politiques.
Pour Fatima Sadiqi, présidente du Centre ISIS, «la question de la violence à l'égard des femmes est liée à plusieurs facteurs dont l'enseignement, la culture, les médias et la loi, rappelant dans ce cadre les multiples formes de souffrances dont sont victimes les femmes de la région MENA». Même son de cloche auprès de l’ex-ministre du Développement social, de la famille, et de la solidarité, Nouzha Skalli. La députée PPS a rappelé les avancées du Maroc durant les dix dernières années, la nouvelle Moudawana entre autres. Toutefois, demeure «une résistance féroce pour maintenir les problèmes de société dans les tabous, les non-dits et la tradition, comme les relations sexuelles hors mariage, la prostitution…».
En tout cas, «la violence n’est pas le lot des seules femmes musulmanes, puisque toutes les sociétés qu’elles soient démocratiques ou non sont affectées par ce fléau», renchérit Fatima Houda Pepin, politologue, consultante internationale et conférencière. Pour elle, «il s’agit donc d’un fléau qu’il faut éradiquer par l’éducation, la sensibilisation, la législation et les interventions». Pour y arriver, il faut équiper les intervenants, la police, les services sociaux, etc. Pour pouvoir contrôler cette violence. Il faut également militer pour l’adoption et la mise en œuvre de lois pour protéger les femmes contre différentes formes de violence et instaurer une parité pour le partage réel du pouvoir entre les femmes et les hommes. «Ce qui nécessite une réflexion nationale et régionale coordonnée et solidaire pour contrecarrer tout retour en arrière sur nos acquis si durement arrachés», estime Skalli.
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La déclaration finale du forum a retenu 9 points. Outre réduire la distance entre les constitutions de la région et les lois dans le domaine de la violence contre les femmes, les expertes internationales ont insisté sur la nécessité du réseautage des organisations oeuvrant à éradiquer toutes formes de violence contre les femmes. Il faut également faciliter l’accès des femmes au domaine juridique, préserver leurs acquis et droits et contrer tout retour en arrière. Sortir la loi qui criminalise toutes formes de violence contre les femmes, éradiquer les racines théoriques de la violence contre les femmes dans les médias, et renforcer la société civile et surtout les associations féminines, figurent aussi parmi les recommandations. «Il faut arrêter la violence politique, sociale et économique contre les femmes et renforcer les systèmes éducatifs en tenant compte des droits des enfants», conclut Sadiqi.
Youness SAAD ALAMI
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