
Il faudra mobiliser 192 hectares d’ici à 2015 et 76 ha autres à l’horizon 2030 pour une éventuelle déclinaison régionale du plan logistique
Tout d’abord, des chiffres. 67 PME marrakchies ont bénéficié de l’offre Moussanada de l’ANPME, alors que le programme Imitiaz a accompagné 11 entreprises de la cité ocre. Des chiffres assez corrects qui classent la région au 5e rang des bénéficiaires de ces programmes initiés par l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME). Ces outils de soutien ont pour vocation d’accompagner les entreprises dans la réalisation de leurs projets d’investissement et de développement. “Plus important que l’accompagnement, l’engagement d’un leadership au niveau de la région pour lever les financements et accompagner localement les entreprises”, insiste Larbi Benrazouk, directeur par intérim de l’ANPME. Sur les 11 projets de la région pour Imtiaz, la Banque populaire Marrakech-Beni Mellal en a financé huit, soit près de 80%. Pour rappel, les PME retenues pour ce programme sont appelées à apporter un minimum de 20% en fonds propres du financement du projet de développement. L’Etat offre aux entreprises sélectionnées une prime à l’investissement pour compléter le montage financier de leur projet qui peut atteindre jusqu’à 5 millions de DH et le reliquat est accordé par une banque partenaire d’Imtiaz. La BP en est une et se positionne leader dans le financement de la PME à Marrakech. Elle a consacré une enveloppe de 6 milliards de DH de crédits aux entreprises (Imtiaz et autres), à fin novembre 2013, relève Abdelkhalek Bendriss, président de son directoire.
Parmi les bénéficiaires d’Imtiaz à Marrakech, Cartier Saada, qui vient de lancer une extension de son unité. Les nouveaux crédits lui permettront l’acquisition de nouveaux outils visant le développement de sa compétitivité, explique Hassan Debbagh, directeur général. Cette entreprise, spécialisée dans la conserve de fruits et légumes, fait la fierté de la région, et s’impose comme un modèle de réussite à suivre. Un exemple d’autant plus essentiel, dans ce climat touché par la crise. Principalement tournée vers le tourisme international, et malgré des chiffres en progression, Marrakech subit inévitablement les relents d’une économie mondiale en difficulté. « Il s’agit donc de ne pas passer à côté des outils de financement et profiter aussi des opportunités offertes par des visions nationales réfléchies du Maroc », insiste Youssef Mouhyi, président de la CGEM Marrakech- Tensift. L’union locale du patronat milite en effet pour la création d’un comité de suivi régional de ces stratégies, à l’instar de ce qui se fait nationalement. Ce fut aussi un des principaux messages de sa rencontre autour des stratégies nationales et programmes d’appui dédiés au développement des PME qu’elle a tenue le week-end dernier. Une occasion pour la CGEM Marrakech et le Centre régional d’investissement de dresser un état des lieux des déclinaisons locales des stratégies nationales. A commencer par ce qui est à la traîne. Tout d’abord, la politique industrielle, “Emergence”, lancée en 2009, qui prévoit la création de 24 plateformes et zones offshores. Marrakech a été écartée de cette stratégie bien qu’un projet de zone offshore y eût été identifié. Les différentes relances des opérateurs marrakchis et des autorités locales sont restées jusque-là lettres mortes. L’agropole de Marrakech de son côté, annoncée pourtant depuis plusieurs années, n’a toujours pas vu le jour. Enfin, la plate-forme P2I (zone industrielle intégrée) à Tamansourt bute sur un problème de foncier. Les opérateurs locaux craignent le même sort pour la déclinaison du plan logistique qui accuse déjà un retard au niveau national.
En revanche, Marrakech est au cœur des stratégies touristiques, d’agriculture et d’artisanat: la région vient d’avoir son contrat-programme régional touristique avec de gros projets de développement qui seront soutenus par l’Etat. La déclinaison régionale du plan Maroc Vert respecte parfaitement son calendrier. Le programme Artisanat 2015, structuré en six filières, est largement décliné au niveau de Marrakech et 60 % de ses réalisations sont d’ores et déjà enregistrées.
Atouts et opportunités pour Marrakech
- Le tourisme: la première destination touristique du Royaume affiche une belle dynamique grâce à d’importants investissements. 33% de la capacité litière nationale est installée à Marrakech et le secteur y représente 32% du PIB régional
n L’agriculture forte de ses 250.000 hectares de terres irriguées, la région compte, à elle seule, 141 projets dans le plan Maroc Vert. Le secteur emploie 50% de la population et représente 15% du PIB régional
- L’artisanat: premier exportateur du Royaume de produits artisanaux, le grand projet de son développement concerne la création de plusieurs zones d’activités artisanales. Le secteur emploi 10% de la population active
- L’industrie: elle est plus dominée par l’agroalimentaire et représente un maigre 3 % de la production industrielle nationale. L’industrie pèse 19 % du PIB régional.
De notre correspondante
Stephanie JACOB
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