Les infrastructures et les ressources à forts enjeux pour l’avenir du pays, en l’occurrence l’eau et l’énergie. C’est sur cette thématique que l’Association des ingénieurs de l’Ecole Hassania des travaux publics a choisi d’apporter sa contribution au débat sur le nouveau modèle de développement. Un choix qui se justifie par l’expérience accumulée en la matière par les ingénieurs de l’EHTP.

Le Maroc s’est engagé dans une dynamique d’investissement pour équiper le pays en infrastructures modernes. Aujourd’hui, il compte un réseau autoroutier de près de 1.800 km. L’extension des capacités portuaires est à l’origine de la multiplication par 141 du trafic entre 1999 et 2018, etc. Sauf que, le patrimoine physique (réseau routier, routes rurales, barrages, etc.) est jugé en phase de dégradation accentuée «par les changements climatiques et le tarissement des moyens budgétaires».
Dix propositions déclinées en 50 recommandations ressortent des travaux de l’association dont le développement des énergies décarbonées et l’accroissement des économies d’énergie, l’encouragement de la recherche & développement et l’innovation, l’adaptation de la gouvernance des infrastructures de demain…
■ Investissement en infrastructure: «Un maximum de transparence»
L’Association des ingénieurs de l’Ecole Hassania des travaux publics recommande des plans d’investissement en infrastructures sur le moyen et long terme dans les différents secteurs. L’idée est de s’attaquer à la genèse des projets d’investissement et d’instaurer le maximum de transparence et de rationalité dans la prise de décision. Cela devrait passer par une programmation globale intégrant les différents secteurs, déclinée dans les territoires et avec un horizon temporel unique suffisant avec un ajustement glissant. «La décision d’investissement devra être régulée en instaurant des études de faisabilité systématiques selon des normes et des règles définies et obligatoires. Les opportunités d’investissement doivent être appréciées à l’aune des enjeux financiers et des impacts socioéconomiques escomptés», souligne le rapport. Quant au recours systématique à la post-évaluation des programmes d’investissement, il devrait induire des comportements vertueux des acteurs en matière de choix, de décision et de réalisation.
■ Commande publique: Plus d’équité entre les acteurs
Malgré les réformes menées jusque-là, le système national de la commande publique demeure lacunaire, particulièrement en matière de transparence, de sécurité juridique et d’efficacité. Du moins selon l’association qui estime nécessaire une nouvelle réforme du cadre de la commande publique pour contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de développement et l’accroissement de la confiance dans l’action publique.
Elle recommande ainsi d’améliorer la transparence au niveau de la commande publique à travers un système d’information efficace et unifié, d’en accélérer la digitalisation et de consolider le cadre légal et réglementaire à travers une loi-cadre. La commande publique devrait évoluer vers plus d’équité entre les acteurs du marché et plus d’accessibilité des PME et TPME qui composent l’essentiel des entreprises du secteur du BTP. Un secteur qui dépend à plus de 60% de la commande publique. «Ce secteur devra gagner en maturité et en capacité pour s’affranchir de cette dernière et s’exporter davantage», estime l’association. La commande publique, quant à elle, devra traduire une volonté d’entraîner les entreprises vers un comportement vertueux en étant plus innovantes et plus responsables socialement.
Augmenter le nombre de PME d’ingénierie et de construction

Pour l’Association des ingénieurs de l’Ecole Hassania des travaux publics, l’ouverture des PME à l’international représente une solution pour le développement et la croissance des entreprises nationales. «Une politique volontariste de l’Etat pourrait se fixer comme objectif d’augmenter le nombre de PME nationales d’ingénierie et de construction qui opèrent en Afrique et accroître ainsi la part de l’export des services». Une telle politique pourrait s’appuyer sur un certain nombre de mesures: privilégier des contrats clés en main pour développer l’ingénierie et la maîtrise de toute la chaîne de production, encourager les entreprises à avoir des laboratoires internes pour l’obtention de certificats de classification et instaurer des aides et des subventions aux sociétés de services exportatrices. L’association propose aussi des mesures en faveur de l’industrie des matériaux de construction.
Khadija MASMOUDI
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