Les dégâts de la pandémie du coronavirus sur le pouvoir d’achat des ménages a fait craindre des reports ou annulations massifs des projets immobiliers. Après l’effondrement des transactions entre avril et juin en raison du confinement, elles se sont nettement redressées au troisième trimestre, revenant pratiquement à leur niveau d’avant-crise.

Elles ont bondi de 117% sur trois mois confirmant les premiers retours du terrain en juillet. «Il n’y a pas eu d’annulations massives des préventes. De nombreux acquéreurs ont finalisé leurs transactions à la sortie du confinement», avait confié à L’Economiste, Idriss Bensmail, membre du directoire, directeur général adjoint BMCI.
Malgré le sursaut, l’activité reste 9,5% en dessous de son niveau au troisième trimestre 2019. La baisse est plus prononcée dans le résidentiel où les ventes d’appartements ont reculé de 14,8% et celles des maisons de 26,1%. Cela témoigne de la prudence de certains ménages face aux incertitudes qui pèsent toujours sur l’économie. Le bond du taux de chômage à 12,7% sonne comme un rappel à la réalité. La baisse des transactions masque de fortes disparités selon les villes. A Casablanca, Rabat et Marrakech, les ventes, tous segments confondus, sont supérieures à leur niveau du troisième trimestre 2019. Par contre, elles affichent une baisse de 34% à Tanger.
La concentration de la demande sur le troisième trimestre a eu pour effet de stimuler les prix qui se sont renchéris de 3,6% par rapport au deuxième trimestre. Ils ont augmenté de 3,4% pour les appartements, de 4,8% pour les maisons et de 5,4% pour les villas. Toutefois, les ménages qui ont finalisé leur acquisition entre juillet et septembre sont repartis avec quelques économies puisqu’ils ont bénéficié d’une double baisse des prix et des taux d’intérêt par rapport à l’année dernière.

Entre les troisièmes trimestres 2019 et 2020, les propriétaires ont consenti une baisse de prix de 1,2% sur les appartements et de 2,7% sur les maisons. Parallèlement, le taux moyen immobilier a reculé de 0,32 point par rapport au deuxième trimestre 2020 et de 0,19 point en glissement annuel.
A 4,32% au troisième trimestre, il flirte avec son plus bas historique enregistré au deuxième trimestre 2019, soit 4,18%. Jusqu'ici, les taux immobiliers sont très peu sensibles à la double baisse du taux directeur en mars et juin (0,75 point).
Après trois trimestres, ils sont restés stables par rapport à leur niveau de 2019. Cela s'explique en partie par la montée du risque d'impayé chez les ménages suite à la dégradation de leur situation financière. Les créances en souffrance ont augmenté de 15% depuis le début de l'année à 27,3 milliards de DH (crédit à l'habitat et crédit à la consommation).
F.Fa
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