Sur les dix dernières années, les écoles et universités privées ont plus que doublé leurs effectifs étrangers. De 3.289 étudiants en 2010, dont une majorité d’origine subsaharienne, elles sont passées à 7.941 en 2019, soit 40% du total des effectifs étrangers au Maroc. Dans certains établissements, la part des internationaux atteint les 45%. Pour elles, en cette période de pandémie, les temps sont bien durs.

«Nous n’avons pas pu nous déplacer pour notre campagne annuelle de recrutement d’étudiants en Afrique subsaharienne cette année. L’augmentation du nombre d’infections au Maroc, pour sa part, renvoie une image négative et inquiète les parents», confie Wafaa Bouab Bennani, présidente de l’Estem, qui compte plus de 30% d’étudiants étrangers chaque année. Certains établissements privés vont même jusqu’à 45%. La moyenne est de 15% (voir tableau).
«La situation est d’autant plus critique que le ministère nous demande de déposer la liste de nos étudiants étrangers d’ici le 30 septembre. Or, dans plusieurs pays subsahariens, les élèves viennent tout juste d’obtenir leurs résultats du bac, ou n’ont même pas encore passé la deuxième session», regrette la présidente de l’Estem.
Pour les nationaux, les écoles attendent la rentrée prévue le 15 octobre pour faire leurs pronostics. «Le nombre de bacheliers a augmenté cette année. Beaucoup sont en liste d’attente d’établissements publics. Ils patientent jusqu’au deadline de début octobre pour prendre une décision», relève Mohamed Zaoudi, DG de l’IGA. L’école d’ingénieurs, qui reçoit entre 20 et 25% d’étudiants étrangers chaque année, reste malgré tout confiante. «Nous sommes confiants quant à l’engagement des autorités pour faciliter l’accès des étudiants au Maroc», déclare son DG.
Les écoles intégrant des prépas sont d’autant plus impactées. C’est le cas de l’Estem. L’annonce de la fermeture des établissements à Casablanca pour deux semaines, le 6 septembre dernier, est tombée comme un couperet. «Les classes prépas nécessitent du coaching très rapproché. Le e-learning, étudiants et parents n’en veulent pas. Faute de pouvoir bénéficier d’un accompagnement de proximité, ils préfèrent s’inscrire dans le public», explique Wafaa Bouab Bennani. Pour elle, le secteur est d’ores et déjà sinistré.
Ahlam NAZIH
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