«Aberrant»! «Rentrer dans un restaurant pour interpeller des clients attablés et les faire sortir pour les verbaliser, ceci est insensé. Pourtant, c’est ce qui s’est passé dans des restaurants de la côte casablancaise, comme Tahiti, ou encore, le Cabestan», fustige Khalid Abbadi, président de la Fédération nationale des restaurateurs, représentant notamment les établissements classés.

Les témoignages de personnes verbalisées se multiplient. Contactés par L’Economiste, les services de la Wilaya de Casablanca sont restés injoignables.
«Evidemment, les restaurants doivent respecter les mesures d’hygiène, la distanciation physique, mettre à disposition du gel hydro-alcoolique partout, le personnel doit garder son masque… Mais le client ne peut pas porter sa bavette tout le temps, surtout lorsqu’il est en train de manger», souligne Abbadi.
Les professionnels du secteur, déjà malmenés par la crise, regrettent cette démarche plutôt intrusive des autorités. Le président de la fédération nuance cependant ses propos. Quand le client termine de manger, ou s’il se déplace, par exemple pour se rendre aux toilettes, il est tenu de remettre sa bavette.
«Les autorités mènent fréquemment des tournées pour contrôler. Cependant, ils sont généralement dans la sensibilisation des clients. Le masque, il faut le garder à sa portée, pour le montrer au cas où il est demandé, ou le descendre au niveau du menton pour qu’il soit visible (ndlr: pratique déconseillée par les médecins et les virologues)», relève pour sa part Khalid Mouratib, membre du comité de l’association nationale des cafés et restaurants.
A travers leurs tournées, les autorités ne négligent aucun détail. Encore une fois, samedi dernier, plusieurs restaurants, cafés et complexes touristiques sis à Aïn Diab ont été temporairement fermés, pour non-respect des mesures sanitaires.
Après avoir gelé leur activité pendant quatre mois durant le confinement, les restaurateurs ont été obligés de reprendre à seulement 50% de leur capacité, en raison des mesures préventives, tout en gardant 80% de leur personnel. «Nous ne réalisons que 25 à 30% de notre chiffre d’affaires. Des faillites sont imminentes. Malheureusement, nous avons été exclus du contrat-programme avec le secteur touristique», déplore Abbadi.
Ahlam NAZIH
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