
Après la passe d’armes entre la CGEM et le GPBM sur l’implémentation de Damane Oxygène au début de la crise, la tension semble être retombée. «Les banques ont fait le nécessaire», a estimé Chakib Alj, président de la CGEM au Club de L’Economiste. Les deux parties s’étaient achoppées sur plusieurs points notamment les critères de sélection des dossiers, les délais de traitement... La violence et la rapidité du choc et l’afflux des demandes de crédits ont nécessité un temps d’adaptation des réseaux bancaires. En trois mois, les banques ont octroyé 17 milliards de DH de crédits de trésorerie pour permettre aux entreprises de faire face à leurs charges courantes. Depuis la mi-juin, elles sont mobilisées sur la distribution des crédits Damane Relance.

Plus de 6.700 entreprises ont déjà levé un montant global de 8,7 milliards de DH. Néanmoins, les retours des entreprises ne sont pas que positifs. «Nous avons relevé un certain nombre de difficultés au niveau de la mise en œuvre de ces crédits. Il y a un goulot d’étranglement au niveau de la Caisse Centrale de Garantie», indique la CGEM. Une réunion entre l’organisation patronale, la CCG et le GPBM est prévue dans les prochains jours. L’objectif est notamment d’agir sur les facteurs qui allongent la durée d’instruction des dossiers. Pour Damane Oxygène, certaines entreprises ont dû patienter plusieurs semaines avant d’être notifiées de l’accord ou du refus du crédit après plusieurs allers-retours avec leurs banquiers. Au-delà de la fluidification des process, la Confédération patronale espère obtenir des concessions sur les critères d’éligibilité aux crédits Relance. «En raison de la crise, des entreprises ne sont plus en mesure de remplir certains critères de sélection. Nous demandons une implication plus forte des banques pour défendre leurs clients lorsqu’elles jugent que leurs dossiers le méritent», insiste le patron des patrons.
Les prêts garantis par l’Etat ont permis à de nombreuses entreprises de tenir ces derniers mois et de financer la reprise de l’activité. A un moment, il faudra les rembourser. La durée de la crise reste une grande inconnue. Si l’économie met du temps à se relever, plusieurs bénéficiaires de ces crédits pourraient éprouver des difficultés à honorer leurs échéances et viendraient alimenter les défaillances. Dans certains cas, les dettes contractées actuellement ne font que décaler les difficultés dans le temps.
A côté de la dette, il faudra activer d’autres leviers de financement pour accompagner les entreprises. La CGEM propose notamment la création de fonds sectoriels pour le financement des entreprises en quasi fonds propres. L’idée est entre autres de requalifier certaines dettes garanties par l’Etat en prêts participatifs. Il faudra aussi que les actionnaires mettent la main à la poche pour renflouer les entreprises.


F.Fa
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