
C’est la panique chez les entreprises. A la veille du 30 juin date de la fin des aides d’urgence en particulier l’allocation de 2.000 DH versée aux salariés, des chefs d’entreprises assurent n’avoir aucune visibilité. D’un côté, l’activité redémarre au ralenti et de l’autre, les emplois ne peuvent être tous maintenus surtout si l’indemnité Covid-19, qui a joué le rôle de soupape de sécurité pendant 3 mois, n’est pas reconduite. «La vague des licenciements serait inédite.
Après le 30 juin, la plupart des secteurs d’activité ne pourront pas réintégrer tout le monde. Ils seront obligés de recourir à des réductions d’effectifs pour des raisons économiques», souligne un responsable au niveau de la CGEM. Le patronat vient d’ailleurs de lancer la deuxième phase de son enquête sur l’impact du Covid-19 sur l’activité économique. Une question porte sur les conséquences sur l’emploi.
Les licenciements pour raisons économiques et technologiques sont prévus par le Code du travail (articles 66 à 76). L’article 66 précise que l’employeur dans les entreprises de dix salariés et plus, qui envisage le licenciement de tout ou partie de ses salariés, doit aviser les délégués du personnel ou les représentants syndicaux, au moins un mois avant.
«Il doit, en même temps, leur fournir tous renseignements nécessaires y afférents, y compris les motifs du licenciement, ainsi que le nombre et les catégories des salariés concernés et la période dans laquelle il entend entreprendre ce licenciement». Ceci étant à la CGEM, l’on attend la validation du plan de relance.
Certaines mesures prévues dans cette feuille de route pourraient être introduites dans la loi des finances rectificative, d’autres nécessiteraient la validation du Comité de veille économique qui pourrait se réunir d’ici la fin de la semaine. Une des mesures proposée par le patronat serait la mise en place du chômage partiel. Ce mécanisme prendrait alors le relais dès juillet, de l’indemnité Covid-19 pour une année.
L’employeur prendrait en charge 50% du salaire et 50% par l’Etat dans la limite de 3.000 DH ainsi qu’une exonération de l’IR. Ce dispositif est conditionné par le maintien de 80% des effectifs. Ce qui devrait permettre de gérer la baisse ponctuelle de l’activité sans passer par les licenciements.
Les syndicats dans l’attente des données
Du côté des syndicats, l’on souhaite que l’indemnité Covid-19 soit maintenue. L’UMT a saisi le chef du gouvernement et alerte sur les manques de données sur le nombre de salariés qui ont réellement repris l’activité. «Combien de personnes ont réintégré leur poste depuis l’assouplissement des mesures de confinement? Nous avons demandé ces statistiques au ministère du Travail lors de la réunion tripartite de la semaine dernière mais sans obtenir de réponse», soutient Miloudi Al Mokhareq, secrétaire général de l’UMT. Les organisations syndicales demandent aussi la mise en place d’un comité de veille sociale.
Khadija MASMOUDI
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