L’encours des impayés bancaires s’est chiffré à 73 milliards de DH à fin avril selon les dernières statistiques publiées par Bank Al-Maghrib. Il a augmenté de 1 milliard de DH par rapport au mois précédent. L’on savait que la crise économique aurait des répercussions majeures sur le secteur bancaire, mais les nombreuses incertitudes l’entourant ne permettent pas d’en déterminer l’ampleur.
Les banques travaillent sur plusieurs hypothèses pour se projeter dans cet environnement tourmenté et mieux analyser les situations de leurs clients. Les comptes du premier trimestre font apparaître une flambée du coût du risque. Il a bondit de 41% pour les huit groupes bancaires pour s’établir à 3,1 milliards de DH.

Excepté la BCP qui affiche un coût du risque en baisse, celui-ci s’est dégradé pour tous les autres établissements: une hausse de 83% chez Attijariwafa bank, 25% à BMCI tandis qu’il a été multiplié par trois à Société Générale Maroc.
L’effort supplémentaire de provisionnement imposé par les conséquences de la crise du Covid-19 a fait plonger les bénéfices sectoriels de 50% à 1,7 milliard de DH. La chute des profits trimestriels intègre aussi les impacts liés aux dons au fonds Covid-19. Ces derniers seront étalés sur les trimestres.
Afin de garantir que les banques continuent de soutenir pleinement l’économie, Bank Al-Maghrib a assoupli certaines règles prudentielles. En outre, elle recommande aux banques de suspendre toute distribution de dividendes. Les assemblées générales d’Attijariwafa bank et BCP le 29 juin prochain devront entre autres approuver l’affectation du résultat net en report à nouveau.
Les actionnaires d’Attijariwafa bank sont également appelés à approuver un programme d’émission obligataire d’un montant maximal de 10 milliards de DH en une ou plusieurs tranches d’ici 2024. Le conseil d’administration de la BCP va soumettre à l’assemblée générale deux projets d’augmentation de capital réservée aux Banques populaires régionales et au personnel.
Bank of Africa réunira ses actionnaires un peu plus tôt, soit le 23 juin. Elle leur proposera une conversion optionnelle des dividendes. La banque espère procéder à une augmentation de capital d’un montant maximal de 1 milliard de DH. Après avoir renoncé à la distribution d’un dividende exceptionnel, BMCI a aussi fait une croix sur le dividende ordinaire. Elle pourrait réévaluer sa position au cours du second semestre.
Les comptes du deuxième trimestre pourraient être plus affectés par la crise en raison de l’impact plus prononcé du confinement sur l’activité commerciale, même si nous sommes dans une activité de stock. A fin mars, les revenus des banques ont marqué une légère hausse de 1% à 17,6 milliards de DH.
F.Fa
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