C’est le divorce entre Huawei et Google. Les futurs téléphones commercialisés par le chinois Huawei devront se passer des services de l’américain Google. Pour les téléphones déjà sur le marché, rien ne change.
Ce coup de théâtre intervient juste après la décision de l’administration Trump d’interdire aux entreprises de télécommunications américaines de se fournir en équipements auprès de sociétés étrangères jugées à risque. Une décision sur mesure pour tacler l’équipementier Huawei. Les Etats-Unis accusent le groupe d’être complice de l’espionnage chinois.
Les premières réactions y voient l’expression d’un bras de fer dans un contexte de guerre commerciale USA/Chine. Il faut dire que cette décision est la conséquence de l’inscription de Huawei sur la black liste de Washington. Plus encore, le groupe chinois fera l’objet de restriction d’accès aux puces électroniques, dont les Américains sont champions. Mais le blocage des accords sur Android est le plus spectaculaire. Cela affectera lourdement les téléphones vendus en Europe.
D’après Google, ce changement devrait affecter les téléphones Huawei, et donc leurs utilisateurs, de différentes manières. La plus grosse différence est que les nouveaux smartphones de la marque chinoise n’auront plus accès à Google Play.
Or, Google Play est la principale boutique d’application mobile en Occident, et souvent le seul moyen pour les internautes de télécharger leurs services préférés, à l’instar de Facebook, Instagram ou encore YouTube. Huawei pourrait compenser ce manque par l’installation de sa propre boutique d’applications. Mais encore faudra-t-il que son catalogue soit aussi étoffé que celui de Google Play. Le géant américain du Web a tout de même précisé que les propriétaires actuels de smartphones Huawei auront toujours le droit d’utiliser sa boutique et bénéficieront des mises à jour habituelles de sécurité.
Seuls les futurs téléphones en seront privés. Enfin Google a précisé que les appareils n’auront plus accès à ses services, dont probablement sa plateforme de vidéos YouTube, les cartes de Google Maps ou son moteur de recherche, qui sont des services extrêmement populaires sur Internet et les mobiles.
Pour Huawei, le risque est que les consommateurs occidentaux décident, à l’avenir, d’opter pour une autre marque afin de profiter de tous les services habituellement proposés sur les smartphones Android. «Nous n’avons rien fait qui viole la loi», s’est défendu Ren Zhengfei, fondateur et PDG du groupe chinois, s’attendant à ce que la croissance de Huawei «ralentisse, mais légèrement...».
La bataille de la 5G
La Chine affirme que le «prétexte de la sécurité nationale» est un moyen pour Donald Trump d’empêcher l’offensive des entreprises chinoises face aux sociétés américaines, y compris sur la 5G. Huawei est d’ailleurs l’un des acteurs les mieux placés, voire les plus avancés sur les infrastructures de la 5G, de loin devant les géants américains de la tech. Secteur crucial pour l’avenir des nouvelles technologies et des communications mobiles, le contrôle du déploiement de la 5G pourrait aussi expliquer les attaques des Etats-Unis contre Huawei.
M. Ko.
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